En nous proposant des remixes de « Aemilia » paru en début d’année et salué ici, Iran pousse le curseur de l’exploration tellement loin, qu’il prend le risque de nous perdre. Les titres, qui sont déjà des escapades difficiles à appréhender, sont ici envoyés des contrées dépourvues de la moindre géolocalisation. On s’y perd dans ses méandres tordues, mais en même temps on fini par aimer ce chamboulement, ces tentatives de mettre du son, d’étirer les espaces, de combler les vides, d’ajouter des moments de vie sans les rattacher à l’idée de base. Long et rigoureusement éloigné de la moindre volonté de s’assoir sur une pelouse confortable et épaisse, « Persis » est une plongée dans des ruines qui se restaureraient sous nos yeux sans jamais se plonger dans les plans de l’architecte. C’est une plongée dans une révolution qui ne dit pas son nom, mais qui tente de graver au frontont de celle ci le mot d’une liberté pour tous. C’est ce qui est la sève même de la création chez Iran, la liberté, et cette « relecture » en est remplie.