En dépit d’un âge que certains conviendraient de canonique, j’avais tout juste l’âge de dénigrer bonne nuit les petits au moment où les young marble giants ont composé l’un des disques les plus importants de l’histoire de notre bonne vielle chapelle indépendante. Composé de Allison statton, du cultissime Stuart Moxham et de son frère Phil, le groupe nous arrive du pays des rouges gallois, ce pays que les amoureux du rugby vénèrent autant que les blacks. Colossal youth est composé en 1980. A cette époque le punk remue encore ses épingles à nourrice mais surtout tombe dans ce que l’oncle picsou vénère. A contre courrant, colossal youth est un disque d’une radicalité rare. Les artifices sont laissés à l’entrée du studio, bavant certainement à l’écoute des compositions à l’épure. Il sera alors toujours temps d’imaginer le disque avec un décorum plus familial, mais demandez un jour à Dominique A de changer ses lapins de jardin ! Colossal youth porte en son titre la nature même de ces chansons, des compositions incroyables au traitement minimal (les énumérer reviendrait à coucher au sein même de cette chronique les quinze titres…mais puisque c’est vous Eating noddemix est un de ces chefs d’œuvres inégalables). Résultat un disque d’une intensité rare, voir inégalée. On ne pourra dés lors que suivre les fils tissés par ce groupe de Gardiff jusque chez PJ Harvey, REM ou plus prêt de chez nous Etienne Daho. On ne pourra que regretter ne pas avoir été témoin de la sortie de ce disque, qui ici accompagnait pour cette réédition d’inédits, colle le frisson et rentre dans un cercle fermé des disques majeurs de l’histoire de la musique. De vous quitter en ce soir couchant sur Music for evenings qui m’accompagnera la nuit de cette pensée, avions nous à ce point touché à la pureté.