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Recevant récemment un courrier d’un lecteur (fidéle je crois) d’ADA j’ai bien cru manger mon missel illustré (la période Palace) avec de devorer les saintes écritures (période Bonnie Prince Billy). Le lecteur me reprochait gentimment cette will Oldham addiction, comme si on reprochait à Pernaud d’aduler Sarkozy (ah si quoique on lui reproche). Will Oldham est entré dans ma vie, comme certains rentrent dans la vie d’une jeune fille pour des dommages collateraux dans la mémoire. Cette réponse au précédent live summer in the southeast est une prestation inégale de Bonnie Prince Billy, et c’est tant mieux, le nord et le sud doivent encore arriver. Les chansons sont à peine reconnaissables, sans pâtir de la frilosité face à la nouveauté. Bonnie se réinvente une discographie à chaque passage sur scéne. Presque à poils Will Oldham s’attibue le droit de poser des moustaches à ses jocondes. Il ne répond pas à un principe d’autodestruction du patrimoine pour rebatir sur les ruines, il fait de sa création une oeuvre en mouvement, expliquant une frénésie discographique sans égale à notre époque (Murat à part). A cette heure ci Bonnie Prince Billy est déjà sur une route en train d’écrire une suite, une fin ou de prendre le temps de donner une autre vie à ce qu’il aura figé.