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Voici une chronique des plus classiques, à l’image de la formation mise à l’honneur. Mais commençons par un flashback : Il y a quelques dix années, j’échangeais quelques mots avec Loïc Bodson, leader du groupe namurois Flexa Lyndo, peu avant son passage sur la scène de la maison des jeunes de mon village. Au moins dix autres formations se partageaient l’après-midi et la soirée, la plupart n’ayant d’autre ambition, j’en suis persuadé, que de savourer la bonne compagnie et la nourriture dispersée au petit bonheur dans la placard qui tenait alors lieu de loges. Le temps passant, Flexa est devenu, dans bon nombre d’esprits, l’exemple type de l’éternel jeune espoir, le groupe sympathique dont on n’en finit pas d’attendre la confirmation. Le parfait band next door, quoi. Mais aussi un exemple de ténacité et la preuve vivante qu’en musique comme ailleurs, il parait que tout vient à point à qui sait attendre. Arriva la fameuse année 2003 et son explosion de groupes au talent parfois discutable, les Girls in Hawaii en tête. De cette overdose souvent jugée superficielle et chauvine, on pouvait se demander quelle miettes seraient laissées aux Flexa Lyndo, qui, malgré deux albums et plusieurs bonnes scènes hors Belgique, n’avaient jusqu’alors jamais atteint de reconnaissance publique à la hauteur du premier Hollywood Porn Stars venu. Avec Slow Club et ses 11 titres pop élégants, nul doute que les namurois récolteront enfin leur part du gateau, si tant est qu’il s’agisse de leur préoccupation première.

Il n’empêche qu’on est ravis de retrouver une collection de chansons à ce point attachantes, dénuées de l’esbrouffe trop souvent de mise en Belgique ces derniers temps. Histoire de prendre tout le monde à contrepied, c’est une voix samplée, celle du rapper Nya, qui ouvre le voyage sur une intro m’évoquant étrangement l’Indochine de Dancetaria ! Dès la deuxième plage cependant, on retrouve l’univers naturellement soft et mélodique de Flexa Lyndo, avec Grand Jumble Army, tube présumé à en croire les connaisseurs. On préferera pourtant encore davantage la petite perle catchy du nom de Cleo, et ses choeurs célestes à en gémir. Il y a beaucoup de Pavement, un peu de Frank Black, mais aussi de Trembling Blue Stars, on se doute d’ailleurs que les deux groupes doivent posséder plus d’un album en commun dans leur collection. Aériens et mélancoliques à souhait ("Lo", "Bang on the Motorcade") ou davantage propices aux jumps et future session de karaoké en stade ("Love the Bomb fera des ravages !), on ne peut qu’admirer l’équilibre de l’ensemble et cette intelligence de ne jamais trop en faire, qu’il s’agisse des guitares noisy ou du recours à l’électronique, nottament. Dommage que sur la fin, Bad Film Outake et The Things You Wanna Have soient un peu en deça, au risque de distraire quelque peu l’auditeur avant un sublime Europe Slump, qui clôt l’album tout en retenue et délicatesse, à l’image du groupe et donc de cette chronique. Ayant bouclé la boucle, la suite revient de droit à Flexa Lyndo.




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