Mike Patton a hanté toute ma jeunesse et mon adolescence. Chanteur des excellents Faith No More, il a toujours été un homme un peu cinglé, très provocateur, osant avec ces différents projets aller où, à l’époque personne ne voulait mettre les pieds. Doté d’un magnifique organe (comme dirait Thierry Roland), Mike fut sûrement un des plus grands chanteurs rock des années 90. Mais ses rencontres avec John Zorn lui furent fatales. Si avec Mister Bungle il a sorti trois albums excellents, le reste est pour le moins discutable : de son album de cris, en passant par Tomahawk, ou the dillinger escape plan. Des groupes, des disques dont finalement on ne comprend pas grand-chose et où le n’importe quoi sert d’alibi à la musique conceptuelle. Et puis il y a fantomas. Si le nom du groupe en fait sourire beaucoup, c’est normal Mike est un comique. Mais fantomas avait déjà commis le crime de sortir un director’s cut dejà plus écoutable que la plupart des autres projets de Patton. Dans Fantomas on retrouve pas mal de ses amis, Buzz Osbourne, frisé des Melvins, Trevor Dunn bassiste de Mister Bungle, et l’excellent batteur Dave Lombardo ex slayer. Alors le tout aurait pu nous donner un groupe de métal un peu fou, mais avec Delirium Cordia on a droit à un disque étrange, où le mot chanson ne veut rien dire (une seule plage d’une heure et quart) où l’on sent l’influence de la musique expérimentale (ces fameux moments où l’on entend qu’un petit grésillement pendant un quart d’heure), mais où l’on entend pas assez le talent de ces fameux musiciens. Alors forcement on s’ennui, parce que la musique expérimentale ça ennui. Et on se dit que c’est vraiment du gâchis, qu’on préfère un bon Mister Bungle et que décidément John Zorn n’est peut être pas une si bonne influence que cela…Toujours est il qu’au lieu d’essayer de faire des choses qu’ils ne savent pas très bien faire, ces quatre bonshommes feraient bien de nous sortir un autre album de Mister Bungle. En vous remerciant.