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Déjà une troisième référence discographique pour ce groupe à géométrie variable, constitué de Guillaume Lebouis (chant, guitares), Matthieu Forest (choeurs, guitares, Arp Omni), Mathieu Pigné (batteries), et David Fontaine (claviers). Troisième référence, mais pour quoi faire comme nous le suggère la feuille de presse en reprenant l’essai publié par Didier Balducci au titre évocateur, « le rock’n roll est mort, mais son cadavre encombre le monde ». Il est vrai, et ce n’est pas nous qui allons dire le contraire, les bacs de disque, et surtout les sites de streaming débordent de références, pour le meilleur dirait les adeptes de la méthode coué, car plus la proposition est forte plus la chance de trouver le Graal est grande. Pour le pire dirait ceux qui fatigués de chercher, se retournerait vers les assurances musicales, les pièces maîtresses de la discothèque. Avec ce troisième opus Sleeper Hunter, nous ne pouvons que vous dire que si la ruée vers l’or musicale était de mise, c’est une belle pépite qui se pavane sur mon tamis aux mailles fines.

Sans jouer les Alexander Parish et Robert Simon, les experts ou escrocs du Salvador Mundi (le documentaire The Lost Leonardo retrace cette histoire aux zones d’ombres épaisses sur un mystère à priori éclairé, mais qui laisse des traces quant à la perception que nous pouvons avoir de l’art et de son horrible mot accolé, le marché.) je peux vous affirmer que ce nouvel album des City of Exiles est le meilleur des trois, bluffant l’auditeur de bout en bout (si vous ne vous pâmez pas d’admiration à l’écoute de The Days of Youth, je ne peux que vous conseiller d’opérer une semaine dédié au silence.), sans jamais l’ennuyer tout au long des 11 titres, tendant même vers une forme d’extase. Entre une reprise de Leonard Cohen (The Innermost Dor), l’adaptation de textes d’Emily Brönte (The days of youth), de Emily Dickinson (Dandelion) ou de E.E. Cummings (Dearie), le groupe trace une ligne directrice assez fascinante, nous rappelant les constructions d’albums à la Tindersticks dans une style different, mais ici comme chez les anglais, la tension n’est pas surfaite, mais pas non plus démonstrative (il y a quelque chose qui touche à la spiritualité ici), elle est latente, pernicieuses, donc encore plus violente. Produit par Brett Orrison (Black Angels, Jack White), magnifié par une photo incroyablement belle d’Arman Mélies, il se confirme une filiation avec un rock tout aussi rugueux qu’aventureux, qui sait se faire l’ambassadeur d’un pays qui au final n’est pas mort. Une pépite, je vous dis. From City of Exiles to eternity.




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