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C’est tout le temps la même chose. Un single sort pendant l’été avant un album qui arrive à la fin de celui-ci. Comme à chaque fois je me refugie vers mes certitudes, me disant qu’ils ne feront jamais mieux que Dig Your Own Hole ou Surrender (et que dire du Don’t Think et son dvd qui donne à la transe le visage d’une jeunesse japonaise) et que rien ne sert de faire baisser encore le pouvoir d’achat du ménage au profit d’un disque qui finira par être uniquement rippé, car je ne sais pourquoi, j’ai toujours classé cette musique dans la musique d’autoroute, mais de nuit, comme la rythmique adéquat aux éclairages blancs qui semblent guider l’asphalte.

Et comme d’habitude, j’ai craqué, comme hypnotisé par cette pochette qui pourtant n’avait pas entamé un cycle de rotation, me faisant rentrer dans une spirale infernale, comme aimanté par ce nom et son lettrage, marque de fabrique inaltérable. Une fois passé ce consumérisme dépourvu de la moindre réflexion, la première écoute poussive toujours là comme un petit diablotin signifiant par un code gestuel universel que je me suis fait plumé, je quittais mes nouvelles certitudes, le tout en combinant les nouvelles écoutes avec un périple nocturne dans l’habitacle propulsé par une femme aimante toujours prête à coller à une rythmique qui pourtant elle ne se love pas autour du code de la route. Dés Live Again un vent de liberté vient recouvrir la morosité de la reprise Automnale. Goodbye fait ressurgir les idiomes habituels des constructions soniques et pharaoniques des deux frangins chimiques (que dire de Feels Like I Am Dreaming tout en son cosmique de répétition ?). Les morceaux sont calibrés ne créant ni l’ennui ou le manque, mettant en trance avec des recettes tellement utilisées que l’on se demande qui s’occupe de restaurer le livre de cuisine interne.

Jamais régressifs, encore moins transgressifs, les Chemical Brothers sont comme ces saloperies d’oursons gélifiés que nous libérons avec la culpabilité chevillée au corps, mais la volonté incarcérée avec par une mauvaise conscience au pouvoir. Nous savons que c’est tout le temps la même chose, qu’au final cela n’a aucun bénéfice, mais qu’au moins chez les frères chimiques, la santé n’empâtera pas, notre permis à point lui peut-être. Addiction sans limite.