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C’est un drôle d’oiseau. JW Francis est un Américain de naissance, qui prendra son envol en France avant de retourner aux Etats Unis pour exercer le métier de guide touristique, le tout en gérant une entreprise. Ce volatile jovial est le cousin américain d’une autre bête à plume, l’anglais Stephen Jones (Babybird) qui en 5 albums de démos avait plié le game (comme disent les jeunes vieux) pour des décennies ridiculisant la brit pop de l’époque.

Chez JW Francis, le processus est presque le même. On sent cet amour pour le DIY qui n’est pas sans nous rappeler la période bénie des albums de Sentridoh ou les premiers Palace ou Pavement (sauf que chez JW Francis, il y a une capacité incroyable à installer une chanson sur la durée, là où Lou Barlow pouvait s’essouffler après une minute trente). On sent cette proximité entre la franche poilade et la mélancolie. En définitive, on trouve la suite enfin crédible de Jonathan Richman (Personne à part lui ne pouvait chanter « I Wanna Be Your Basketball » renvoyant à son plan marketing le triste Superorganism), qui aurait accepté de jouer avec Sonic Youth ou le Velvet Underground, si ceux ci laissaient pour un moment de côté les larsen, et les longues plages soniques qui feront le bonheur des années plus tard des ORL.

On parle de dream pop, et le terme n’a jamais aussi bien était affublé, même si le sympathique JW Francis va bien plus loin, capable entre autres le temps de « Keep It Cool, Steve » de se prendre pour les Strokes avec une désinvolture qui confine au génie, de filer un coup de vieux à n’importe quel composition de Black Francis (Take My Away), ou de nous emmener à la plage avec Pavement sur un « Dream Big » qui nous met toute la tête dans les nuages et transforme notre corps en une masse informe en shamallow.

Ce « Dream House » est plus qu’un disque à écouter pour se distraire, c’est la rencontre que nous comptons tous faire afin de voir le bout du tunnel. Alors si celui-ci n’est pas encore construit pour traverser l’Atlantique, JW Francis nous extrait le temps de ces 12 chansons au charme fou, des tempêtes qui nous sont imposées depuis quelques années. La clé du bonheur.




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