Alors que vient tout juste de sortir le très bon nouvel album d’Animal Collective, je vous présente Claptrap. Claptrap, c’est le nouveau projet d’Eric Pasquereau, soldat émérite depuis des années de la musiques pas comme les autres, avec des projets moult fois croisés ici, Papier Tigre, The Patriotic Sunday ou encore La Colonie de Vacances. Il est accompagné ici de Vincent Robert que nous avions croisé dans Electric Electric et de Julien Chevalier et Paul Loiseau qui s’ils ont officié chez Patriotic Sunday, sont surtout connus pour être une partie du génial La Terre Tremble !!!.

Mais pourquoi introduire la chronique avec la sortie d’un autre disque. Ce n’est pas une coquille (de plus) de votre serviteur, c’est avant tout, car jamais nous nous étions à ce point approché avec une telle force de cette hybridation de la mélodie dans une déconstruction joueuse. Si le dernier album des Américains est un disque du plaisir de se retrouver, ce disque de Calptrap respire la même ambition. Mélangeant les instruments les plus improbables, les sonorités les plus cachées, le groupe semble gravir à chaque morceau une montagne (You Opertor) transformant la mélodie en un funiculaire construit non pas par un architecte, mais par un poète.

Ce qui se dégage de l’album est d’une fraîcheur rare, et jamais la voix si spéciale d’Eric n’avait trouvé un cocon musical aussi douillet. Chaque membre du groupe amène sa pierre à l’édifice sans se soucier des conventions architecturales, sans même prendre le soin de préparer un mortier collant. Tout pourrait s’écrouler, mais par un miracle comme il en existe rarement, les titres se tiennent debout, et font de cette musique à priori difficile la possibilité d’une île à conquérir pour des oreilles pas habituées à des fresques (même avec une durée raisonnable, ce sont des fresques qui nous sont proposées) aussi dépourvues de la moindre routine. Claptrap une explosion fantastique de la pop complexe, par un collectif d’animaux joueurs.