On lui en souhaite des bonnes nuits à Lou Barlow, les nuits d’un garçon connu qui se serait habitué à ne plus être le pape, ayant connu la rétrogradation en évêque, voir en simple prêtre. Semblant courir après les années fastes de Sebadoh allant jusqu’à « Bakesale » et de son Folk Implosion catapulté au devant de la scène par « Kids », Lou Barlow a de quoi nous mettre un vrai bourdon. Si l’on peut louer la reformation de Dinausor Junior avec à la clé deux albums plus qu’estimables, cet album solo reste une énigme d’autant plus insoluble que l’internet permet de faire partager rapidement, même gratuitement des efforts solos, car quand on ne peut se résoudre à ne pas écrire il est urgent de se purger. Lou le fait, se mettant soit devant (« Too Much Freedom ») soit se cachant sous un son aussi propre que le parvis de Notre Dame de Paris après un rassemblement impromptu suite à la mort de Michael Jackson. Disque qui serait indispensable dans une discographie pléthorique qui répondrait aux besoins des saisons, comme Murat chez nous, « Goodnight Unknown » est juste une triste lettre sans timbre. Englobé dans un cheminement long et douloureux, ce disque serait une pièce de plus vers un disque chef d’œuvre, comme si les brouillons devaient être à la lumière pour expliquer certaines choses. Là « Goodnight Unknow » est un désespoir frisant la mégalomanie, mais une mégalomanie pauvre et attachante. Etudiant attardé, tête de cochon laissant la vie en communauté pour les esprits faibles, Lou Barlow précipite dans un univers « Shadokien » ses lettres de la noblesse indépendante, pour virer à un malaise que nous pouvons ressentir à l’écoute de ses chansons. Lou Barlow est un prince riche voulant repasser pour l’artisan qui faisait de lui un pape sans religion. Folk désintégration.