Alors que les bilans de fin d’année commencent à germer dans la tête des chroniqueurs stakhanovistes que nous sommes, « Dream Spin » s’impose quand la chanson la plus vivifiante et addictive de l’année, comme une rencontre du « Hits » des Sugarcubes avec l’indie pop anglaise avec d’Echobelly à celle américaine de Belly. Titre d’une désinvolture déconcertante en cette période corsetée comme le slip d’un cycliste, c’est plus qu’un rayon de soleil, c’est une bombe vitaminée que l’on croirait sortir d’un jardin d’enfants peuplé de petits monstres rieurs et espiègles.
Ils ne sont pourtant que deux. Rencontrés en 2019 à Tokyo, Mitsuomi et Haruka, font tout eux même, revisitant le rock et la pop, plongeant ces styles dans un accélérateur de particules. Haruka amène une forme de naïveté sans interdit avec sa voix presque juvénile, et Mistuomi, lui installe un trampoline sous les jambes de sa comparse, nous donnant l’illusion parfois de la transformer en une balle de flipper qu’il enverrait percuter des élastiques épileptiques. Si récemment un groupe comme Superoranism nous avait plongé dans cette forme de musique délibérément débarrassée des carcans, le groupe « fabriqué » n’avait pas la spontanéité qui se dégage des compositions de Pess, et cette forme de radicalité pleine de courant d’air. Sept morceaux comme autant de raison de se sentir vivant et heureux de l’être. « You Can Make Hamburger Yourself » ou le meilleur moyen de prendre une bouffée d’oxygéné vivifiante pour les oreilles, le corps et la tête. À prescrire d’urgence.