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Le choix du nom de l’album composé de 11 titres « Summer ends » nous renvoie à la perception collective de ces instants vécus avec mélancolie, où le soleil a décidé d’aller voir ailleurs, laissant les pauvres bougres se résigner lentement à accepter leur sort face au jour qui se barre, et au ciel qui s’assombrit.

Pour un troisième Album, utiliser le mot « end » revêt-il une connotation particulière pour le groupe ? Le premier titre Adios en rajoute-il une couche ? Ou peut-être, fallait-il au groupe, vivre cet enregistrement comme une « fin » (de cycle, de groupe, d’année de merde…) pour arriver à son aboutissement ?

Voici un semblant de réponse, donné par Thomas Richet, le chanteur du groupe : " ce troisième disque est l’aboutissement de notre démarche depuis nos débuts. C’est même une sorte de synthèse : l’aspect ciselé du premier album qu’avait apportée la production de Kid Loco, mélangé au côté plus brut, plus rock, du second. C’est un peu la collection de chansons qu’on rêvait d’enregistrer sans trop savoir comment s’y prendre, jusqu’à maintenant. »

En 2021, pour qu’un groupe persévère si longtemps dans un style musical comme la Noisy pop, si connotée années 90 une fois l’acné passé, il y a deux solutions : soit les membres sont restés coincés dans la nostalgie dont ils se sont bien moqués il y a 20 ans en regardant leurs parents incapables de renouveler leur discographie, soit ils ont trouvé dans ce style musical une brèche, un filon, un eldorado, un graal (barrer la mention inutile) suffisamment attirant pour continuer à l’explorer coûte que coûte et même avec délectation en tant que musicien, quitte à accepter le risque de rester dans la catégorie « ersatz » de groupes charismatiques comme Weezer ou Grandaddy (cité par le label comme références).

Fort de ce prérequis, peu importe le reste, peu importe de trouver grâce aux oreilles d’un large public, le plaisir égoïste de rentrer en studio et de produire un bon son de guitare fuzz posé sur une section rythmique efficace à la basse nonchalante, parfois sautillante, parfois désabusée et qui rentre parfaitement en écho avec la voix et les chœurs, suffit au plaisir des membres de Old Mountain station. Les amateurs de guitares (avec de l’électricité qui passe dedans) et de mélodies aériennes ne resteront pas sur le quai, ils feront et referont encore le voyage avec eux, durant le trajet de ces 11 morceaux de l’album de la « maturité ».

Après plus de dix ans d’existence et d’obstination, souhaitons à ce groupe - qui vient d’enrichir ses morceaux des harmonies douces d’un clavier (avec Nicolas Recazin) - de pouvoir vite remonter sur une scène pour y défendre ce nouvel opus : car le potentiel scénique des morceaux est bien palpable à l’écoute de cet album qui devrait par ailleurs tourner un moment sur les platines.