Jorn (Jour en occitan) ou la visite somptueuse de l’archipel des polyphonies, avec comme guides quatre voix fondamentales.

Les sources de ce disque, on n’ira pas les chercher bien loin. Les Vox Bigerri sont des purs fils des Pyrénées édeniques. Comme les bourlingeurs qu’ils sont devenus, on sent que ces gars-là - Pascal Caumont, Bastien Zaoui, Régis Latapie et Fabrice Lapeyrere pour ne pas les citer - sont gourmands des nuits passées à décoder les histoires que content depuis des lustres les étoiles. Leurs chants s’en inspirent, moissonnant des harmonies mûries au soleil, à même la roche. Et, souvent, nous embarquent aux portes d’un paradis presque perdu mais au grand jamais artificiel. Nous hantent aussi, de leur beauté de torrents dévalant l’espoir de nos libertés enfin reconquises.

Chantres d’un glanage artistique méticuleux, des pépites pluriséculaires ainsi dénichées, ils font des joyaux dignes des plus éminents orfèvres mélodiques de l’Histoire de la musique, qu’elle fût pop, jazz ou tout bonnement traditionnelle.

C’est bien là leur véritable singularité, leur richesse. Dignes légataires et géniaux orpailleurs des bijoux de la polyphonie d’hier mais surtout alchimistes modernes et passeurs aujourd’hui d’une idée par trop galvaudée : oui, l’optimisme est mère de sureté !