5 ? Quel mystère derrière ce titre d’album qui trône avec sobriété et élégance au cœur de cet artwork aérien, ouvert vers les grands horizons et aux nuances dans lesquelles le regard et nos pensées estivales et assoupies ne demandent qu’à se perdre ?

Pas de grand mystère, mais un fait : c’est le cinquième album du groupe, sorti en mai dernier vers lequel le frisson saisissant laissé par la reprise du Myth de Beach House m’a poussé.

La découverte de 5, si tardive qu’elle soit, n’en est pas pour autant moins sidérante d’immédiateté. Pas de faux départ pour le trio composé de Andy Richards, Renaud Forestie et Olivier Piotte avec l’inaugural False Start, impeccable chanson pop-rock combattive où l’efficacité rythmique basse, guitare, batterie est soulignée par des arrangements subtils et variés pour une efficacité accrocheuse qui se retrouve sur The White Shirt et de manière encore plus soutenue sur le troublant I don’t know you.

Le charme gagne en intensité quand le groupe baisse le rythme, que la voix s’élève pour aller côtoyer les cieux fréquentés par Jason Lyttle et ses acolytes sur le sublime I Only Dream, et continuer de se rapprocher de nos émotions les plus intimes.

C’est peut-être çà aussi cela qui fait la grande force de ce disque : une proximité sensorielle, émotive qui touche juste. Avec élégance et sobriété. Une forme de bienveillance instinctive qui fait qu’on laisse les larmes couler sans retenue à l’écoute de 3-4 eyes et plus encore The Dawn has hit the summit, qui convoque les fantômes deFlotation Toy Warning dans la faculté à maintenir la justesse d’une forme de lyrisme incandescent. Bouleversant.

5 se conclut de façon parfaite avec Mutual Season dont le texte offre la plus belle des conclusions au sentiment ressenti à l’issu du voyage que Uniform Motion nous invite à faire avec eux : (…) The forecast was still gleaming so I smiled and I kept dreaming. (…)