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Vous savez ce qu’est le bonheur ? le bonheur est un son simple, parfois fugace, souvent pérenne, le bonheur a autant de visages que de vivants, le bonheur a pour définition le plissement des paupières, le soupir d’un plaisir, quoi que ce soit, le bonheur est dans le chant, le bonheur est partout ou il s’exprime, universel d’un, intime des foules, le bonheur se touche ou simplement se respire, en fait, le bonheur est ce que vous désirez, quand vous désirez, où vous désirez, comme vous le désirez, la chair de poule ou la morsure, ou les deux a l’unisson. Il y a sur cette page que j’entame, un bonheur doux et double, bonheur de parler d’une amie et de son frère, et bonheur d’écouter ce frère et cette amie. Ne me demandez donc pas, en pleine jouissance auditive, d’être objectif, c’est impossible, renier, désaimer, désapprouver, détruire, impossible, et non pas pour l’amitié, mais pour ce bon gout que je prône et qui est là, éblouissant, inévitable, dans ces poids et mesures des sons et mots, Tantely et Liva, Liva et Tantely sont, sans le savoir encore, l’une des plus jolies définitions que j’ai entendu donner au bonheur. Mon bonheur est lié depuis la placenta aux sons autant qu’aux lueurs, c’est un bonheur grand-ouvert, qui évite toutes cloisons, ce qui le laisse grandir, et jusqu’a l’ultime souffle, il grandira, nourri de vous, de découvertes et de dialogues, si béant qu’il s’emplie tout autant de stridences que de douceurs, il est nexus, plexus, doigt et yeux, interne et dehors, mon bonheur prend pour frontière le jour de demain, jour a jour, je veux dire qu’il ne s’arrête jamais a une seule sensation, il broute des tropiques comme il dévore des cités, et ce "Belle Beile" touche a tous les nectars, s’attable a tous mes festins et habite beaucoup de mes recoins, car ce disque est ouvert, c’est un ciel sans marge, une mer au-delà des rivages, une île volage qui n’a de parallèle ni de méridiens. et dont l’on sait le départ d’une beauté malgache, mais dont on ne devinera jamais les où, ni les comment, une île désancré, a la dérive de ses propres rêves. Un disque ouvert mais sans plaies, sinon certaines infimes d’un cœur (sans blessure, nous ne serions jamais si le cœur vit ou pas), c’est un disque qui s’ouvre en éventail au-delà des styles, juste caressé par des courants d’airs d’envies qui le parfument de sud et de nord, selon le désir, et d’est en ouest selon le vécu, qui vous valse sous les averse a l’instant avant de vous envoyer toucher le soleil au moment suivant, un disque vital, dans le sens que toute heure de nos vies y trouve son embrasement et sa photographie. Liva est, pour ceux qui la connaissent un peu, une muse qui ne se découvre jamais assez, qui retient en elle les trésors de toutes ses terres, les foulées et les songées, une voix de dunes et d’océans dont le calme rend fous tout dormeur, une chaleur humaine planquée délicatement dans la chair mais qui s’en évade a chaque mots, Liva est l’allure même du poète, son pas calme dans nos demeures, le bercement serein et envoutant de sa musique et prose, autant Baudelaire que Prévert, Tantely aime tout jouer, Liva aime tout dire. Oui, ce disque est un bonheur a l’orée de tous ceux qui veulent le bonheur, qu’ils soient des Cocteau Twins, qu’ils soient des Agnès Obel, Qu’ils soient des Manchester ou des Rive gauche, des 70 comme des futurs, le talent de ce merveilleux duo, c’est d’être partout dans vos sens, la capacité de plaire d’une manière ou d’une autre, la grandeur de l’universalité. leur génie est simple, avoir bu et s’être enivré a tant de sons comme possible, s’être ouvert béants aux infinis détails des symphonies, et créer une intelligence du gout, une couche de vernis "Tantely et Liva" sur leur vécu sonore, parce qu’il s’agit là de la beauté (cruauté, parfois) de la vie de ce duo-famille, de l’enfance partagée, des origines des peaux et des yeux (tout ce que Madagascar dore, sous leurs regards, devient or), et qui partagent entre voix et cordes, des remembers et des tomorrow, a tour de rôle, a tour de mémoire, dans des engrenages sages de dream folk, dans des longues promenades de rock’n’roots, a la fois Susanne Vega, a la fois Motown, a la fois eux, a la fois tous, sans obligation d’être quelque chose, si ce n’est leur plaisir, et quelle classe et talent, quels bons musiciens a l’oreille fine, capables de boire tout style, de l’Irlande au Maroc, du Pont des arts a Antananarivo, sans s’enivrer en chemin. Il y a donc, parmi nous, au creux de nos cercles intimes, des gens dont la valeur se pèse en art, qui offrent (je ne m’y attendais pas), tout d’un coup, un petit tour de magie qui fait disparaitre la crasse et dépose cette chaude terre ocre qui protège les graines à naitre.

Pssst

Et surtout, en secret, laissez parler un moment le silence a la fin du disque, écoutez-le un brin de temps, et vous découvrirez bientôt le vrai petit chant du bonheur, le coin de ciel qui manquait encore a ce panorama sentimental.




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