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Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais au milieu des années 90 j’avais en charge d’une revue de presse mensuelle à réaliser dans le cadre de mon activité professionnelle. J’ai en mémoire un dossier complet autour de l’art contemporain et des articles autour de celui ci. Les échanges entre les journaux feraient passer les échanges entre rappeur pour une aimable chamaillerie au jardin d’enfants. Trois positions se distinguaient, mais une était juste une vision que je me faisais du débat. Il y avait les contres avec un côté réactionnaire, ceux qui étaient pour, avant tout pour une envie de modernisme de « dépoussiérage « de l’art, et la troisième, celle donc moins affirmée, ceux qui défendaient ou non des œuvres avec comme unique vision, celle d’avoir raison avec les gens qui paraissent bien, les précepteurs du bon goût.

Si plus de 20 ans après nous n’avons pas avancé d’un pas sur le sujet, la preuve en est encore avec ces affaires de cette femme de ménage jetant à la poubelle une installation dans le cadre d’un salon d’art contemporain. Les réactions seront, les rires d’une faction plus traditionaliste, les pleurs et les cris d’orfraie des autres, chacun avec son troupeau, qui n’a dans le fond pas d’avis, mais quand on est un mouton, on le reste, et le mouton, le précepteur en a besoin, car le mouton il tient chaud.

Mais quel est le lien entre l’art contemporain et ses polémiques et ce disque de Benjamin Petit Delor ? Est ce un prétexte pour moi de gratouiller cette tendance actuelle à avoir peur de se confronter, et de crier son amour pour telle ou telle œuvre, non pas formellement par goût, mais uniquement pour rentrer dans un groupe, quitte à se programmer avec dix ans d’avance une forme de consternation face à ses écrits passés (papa tu as vu la tronche de ton pantalon sur la photo du baptême de Michel ?).

Le lien principal est que Benjamin Petit Delor vient du monde des arts plastiques. Avant de jouer avec les mots et les sons, il a collé, déchiré, peint……que sais je encore. Plus adepte des installations que de l’impressionnisme français de la fin du dixième neuvième siècle, art trés populaire car pouvant finir au pied du sapin de tata janine dans un découpage savant, mais réalisé par une machine, que nous avons coutume d’appeler un puzzle. Le puzzle qui est le seul jeu au monde se dispensant (si ce n’est pas une forme de pédantisme je ne sais pas ce que c’est) d’une quelconque règle, comme si le premier abruti que je suis pouvait comprendre sans problème que ce découpage en 5000 petites parties était avant tout une façon déguisée par le capitaliste MB, de me prendre du temps de cerveau pour ne pas faire autre chose, comme peindre par exemple, ou faire de la musique. Mais je m’égare…..quoique, pas tant que cela. Mais ne serait il pas incongru de fournir avec une œuvre artistique, comme ce disque, une notice, un précis avec plein de noms de poètes, plasticiens, philosophes, ethnologues, ophtalmologue…pour expliquer pourquoi le death metal est aussi soluble dans de la folk, ou bien pourquoi quand je pense à la Hollande je pense à Cruiff alors que quand je pense à Fernande je nettoie mon triangle. Alors je glisse dessus, sur ce disque, véritable piste noire pour un chroniqueur, car au final l’unique façon de parler de ce disque, n’est pas de juger sa conception, son propos, mais de vous parler du ressenti, de ce que son écoute aura apportée à mes instants, aura ou non changé le reste de la journée.

Alors si je devais m’en tenir qu’à cela, je vous dirais que l’hilarité de votre serviteur et de sa fille aura engendré les ires de son épouse trouvant déjà les dernières créations radiophoniques de Philippe Katerine gênantes. Ensuite je pourrais vous dire que même mon chien aura eu une réaction symptomatique chez lui d’une forme de joie, en effet il remuait la queue, non pas de gauche à droite qui là est une manifestation de son envie de manger un stick, mais de droite à gauche, qui veut dire en son langage corporel, c’est bien quoi. Au final, vous comprendrez que je n’ai pas un avis tranché, mais que pour autant je ne vais pas suivre une certaine ligne qui se respire en bêlant, vous demandant juste de vous déplacer vers ce disque, d’entrer dedans, et de faire le pas de côté si il le faut, de passer la tête par dessus le gars qui est posté depuis trop longtemps devant une piste, ou de partir, mais de ressentir, car cela n’est pas si grave, car si l’art était si important dans ce monde, nous n’en serions pas avec la guerre partout. Un OVNI ou juste un nuage…… »papa, on dirait c’est des nextraterrestres »…merci ma fille d’éclairer le débat.




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