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Lorsqu’un groupe australien choisit d’officier sous le patronyme de Movement, on imagine facilement voir planer l’ombre du New Order originel (celui, traumatique, de l’après Ian Curtis). Or, inversement à des formations telles que The New Division ou Mode Moderne (dont les noms ne trahissaient guères les principales influences), ce trio originaire de Sydney, bien que composant une électro patraque et lessivée, ne partage rien (ou si peu) avec nos mancuniens préférés. Soutenu par une voix évoquant parfois un Kele Okoreke en phase terminale, Movement, sur son premier EP, construit des ambiances épurées (mais très accrocheuses) à mi-chemin entre Brian Eno, The Beloved et John Carpenter. Une ambiance surnaturelle se dégage de ces cinq titres, la sensation d’une fausse plénitude, comme un rêve s’apprêtant à virer au cauchemardesque.

Mais ce qui marque dès la première écoute chez Movement concerne cette faculté à bâtir des constructions glaciales, intimidantes même, extirpant néanmoins un feu intérieur, une évidente chaleur humaine. Car si cet EP lorgne vers l’ambient et le tempo ralenti, la vie n’y est pas figée, le rythme cardiaque est ici similaire aux nôtres. Maussades et mortuaires à l’extérieur, ardentes et fraternelles au-dedans, les chansons de Movement trouvent le fragile point d’équilibre entre l’introspection synthétique et la faculté d’exprimer de poignantes émotions (seul point commun avec New Order, du reste). A suivre, d’urgence, impérativement…




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