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Plongé dans Truss Road ou parcourir une route aussi large qu’irréelle, s’immerger dans un blues sublime, improvisé, tiré d’une guitare slide renversante. Un blues industrialisé par une séquence rythmique à la puissance démentielle. Soulevant littéralement le sol. Lourdeur de plomb, et l’on se dit que la voix de David Lynch trouverait là son écrin le plus beau. Son écran musical le plus proche sans doute de cet imaginaire fantasmé, d’un road-movie jamais vraiment réalisé. Mais tout entier sonorisé. Et c’est bien la beauté de la musique de Glossop… Une traversée d’états américains… Californie, Alabama, Ohio, Virginie, Arizona, Floride, Massachusetts...A tombeau ouvert.

Des notes bleues embrassant toutes les strates de cette terre profonde…Puissante et hantée. Qui se teinte de langueurs, mélancoliques paysages, immenses…Où l’esprit se perd. Truss Road déroule ainsi rythmiques, harmonies, mélodies… Une musique syncopée, parsemée d’effets, amplifiée aux limites du dub, métallique. Très brute, intense. Minimaliste, mais qui ouvre un écran géant, où l’on rencontre Muddy Waters, Willie Brown, T-Model Ford…

A ces figures tutélaires s’ajoutent la distorsion, la crasse et la saturation d’une guitare géniale, une voix à elle seule, qui raconte ces périples, les étendues, ces rêves. Une route pleine de feedback et de fuzz, altérations, détours, retours… Une vie projetée, en quête. Une vie riche, intérieure, toute en notes et sons… Le timbre du blues. Et tant d’autres ajouts, éclats disséminés d’une culture vaste comme l’Amérique…

Truss Rod, barre de réglage à l’intérieur d’une guitare, pour supporter la forte tension des cordes. Dans Truss Road, c’est la route qui sous-tend la musique, et qui tire sur les cordes à l’infini…




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