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Tout est dit dans le superbe texte de présentation fourni avec le disque (cf le bas de la chronique), donc difficile voir impossible de parler de celui ci, de le décrire sans recopier ces quelques lignes qui disent tout. Alors abordons plutôt la thématique de l’émotion du ressenti, celle que je classe sur l’échelle de l’épiderme. Avant toute chose, il faut vous avouer que la surprise a d’abord été mauvaise pour moi. Car sur ADA nous tentons de nous repartir les chroniques, et comme je suis le patron comme me disent mes chroniqueurs, j’ai la possibilité de choisir avant. Alors quand on a trente albums qui tombent par semaine, la possibilité de chroniquer un deux titres est une bénédiction…sauf que l’un dépasse les 20 mn et l’autre les 10.

Trêve de digression, « Come With Me » a eu plusieurs effets. D’abord la surprise du bourdon qui finira par s’éloigner pour offrir à des peuplades la possibilité de s’exprimer, de prendre part à ce titre qui est un roman grand ouvert, où les pages semblent s’écrire devant nous. Ensuite l’interrogation, mais où tout cela va nous mener. Sommes nous à même de pouvoir participer à cette installation sonore qui ne semble pas avoir de contrainte, sauf celle de la destruction d’un son au profit d’un autre. Puis le plaisir, celui d’entendre de la musique des lignes mélodiques prenant les chemins de traverses, ramenant dans cette farandole des « moments » des « instants » faisant de ce passé décomposé un présent perpétuel. Enfin l’enchantement au milieu même d’une forme de mélancolie, voir de tristesse.

« Come With Me » assez étonnement ne nous fait jamais perdre le fil, tout semblant s’enchainer, d’où le seul reproche que je ferais au texte de présentation, celui ci employant le mot collage, alors que ceux ci semblent être comme des anneaux avec lesquels on formerait une chaine. Pour « Emilie », le second titre, nous rêvons de la connaître, car si cette jeune fille existe, le simple fait qu’elle ai pu inspirer l’écriture d‘un tel morceau, fait d’elle déjà une personne a connaître, à découvrir absolument. Alors voilà, en deux titres, une escapade dans le monde et une ode amoureuse, Yokiko Kamurasa aka Christophe Devaux réalise un disque magnifique qui s’écoute comme on regarde certains plans de Apichatpong Weerasethakul, tout à la fois étonné de ne pas nous enfuir tant le temps semble se distendre et se perdre, et émerveillé par la beauté du moment, la fugacité des instants totalement remise en cause par la force que l’image en dégage. « Come With Me » c’est tout cela et peut être bien d’autres choses, mais là c’est à vous de le découvrir….absolument.

[Des paysages sonores paisibles à la guitare, de brefs éclats de free jazz, des chants collectifs à tue-tête, du collage sonore, une longue ballade éreintée, un beat inattendu, un auto-commentaire, une ferveur qui rappelle les groupes du label Constellation, du montage numérique, une singularité, des explosions soudaines, une nonchalance sereine, de l’audace, Montréal en hiver, le souffle d’une pièce, la répétition et la rupture. Il y a tout cela dans cet album, à la fois fourre-tout et totalement cohérent, de yokiko kamurasa (aka Christophe Devaux), condensé dans une grosse demi-heure de calme concentré et de télescopages toujours musicaux. Solo peut-être, mais affichant presque toujours l’élan et la force de la collectivité.] (Sylvain chauveau)




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