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Avant toute chose, il fallait se renseigner sur cette Sophia Verloren, héroïne d’un morceau de l’album, mais surtout titre du nouvel album de Somnanbulist (groupe que nous vous avons fait découvrir sur le volume 20 de nos compilations) J’en étais à mes frais, moi qui pensais à un possible amour de vacances, ou une ex copine de classe. Sophia Verloren est en fait Sophia Loren transformée par le truchement d’une combinaison syllabique qui n’a d’égal que la puissance grammaticale d’un discours de Franck de Munich. The Somnambulist est à la musique ce que Chelsea est au football, un alliage européen sans équivalent, si bien évidemment nous considérons que la Nouvelle Zelande de Chris Abrahams vient d’intégrer par le truchement d’une demande étonnante, l’union européenne (pourquoi pas l’Angleterre tant que nous y sommes).

Mais bon, passons ces considérations géo politico gramaticalo qui n’ont aucune interférence sur ce disque, car même si les horizons des musiciens sont différents, le point de mire est le même, et ils tentent de l’atteindre en bandant un arc jusqu’à ce que les muscles se tétanisent. Mais si le groupe a mis la tension comme premier précepte à sa musique, il est parvenu avec ce nouvel opus à inclure des moments de relâchement, faisant de certains morceaux des pièces pouvant aisément être déclinées dans un opéra rock sans l’ampoulage habituellement de rigueur. L’autre nouveauté c’est la mise en avant des mélodies que le groupe pouvait laisser de côté au profit d’une rage comme bouclier. Avec « Sophia Verloren » au diable la ligne droite, envolé le traité d’union, The Somnambulist se prend les pieds dans tout pour mieux tenter de se rééquilibrer. Sur la chanson titre de l’album nous frisons un métal hurlant, Marco Bianciardi donnant à ses cordes vocales le droit de demander un asile politique sous peine d’être sectionnées sous des bourrasques pas si agréables que cela. Mais la grande surprise viendra à la fin avec le jazzy « Monday Morning Carnage », comme si un jour de la semaine ajouté à un moment de la journée amenait toujours l’auteur d’un morceau à retrouver son calme, de laisser la féminité s’exprimer le temps d’une chanson magnifique qui pourrait être un ultime moment de grâce avant le déluge, à moins que celui ci soit définitivement passé. Les deux bras devants, The Somnambulist allument des étoiles pour mieux nous guider vers un possible meilleur.