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Donc ouais, au début du morceau vous commencez, Bruce et Aidan, juste sur les tom basses, boum-boum-boum-boum, et nous tous on fait un ré, ré, ré, ré, ré, très saturé, après au bout d’un moment Bruce tu commences un rythme, Aidan tu le suis, nous on commence à faire une mélodie sur une gamme orientale, mais FORT, genre Sonic Youth qui jouerait du folklore balkanique, tu sais, ou un groupe de rock progressif des années 1970 quoi, un truc un peu performance-de-vingt-quatre-heures, musique épuisée, tout ça ; ensuite, pendant quelques minutes le rythme suit l’ambiance orientale, si si Aidan, tu fais carrément toum-tadoum-ta-toum, tu vas voir, trop bien, mais bien sûr après on revient à un plan à la Mogwai, rythme lent, on se regarde les pompes, machin, et hop, là on enchaîne avec le passage opéra-rock prog qu’on a bossé l’autre jour, avec les grosses explosions quand ça fait SBAM SBAM SBAM SBAM SBAM SBAM SBAAAAAAAA et que Bruce et Thierry continuent sur un rythme blues très lourd, tu te souviens, après hop, le gros larsen-drone qui est un peu notre marque de fabrique, ça monte, ça monte, et à nouveau SBAM SBAM SBAM mais Roger, David et moi on joue dans les aigus pour renforcer l’intensité du thème tu sais, et là à la fin BAM, idée de génie : je balance le son des casseroles pendant le printemps érable. Mais OUAIS les gars ça va être fantastique, là d’entrée les fans se diront que ça valait le coup d’attendre dix ans, quoi.

Là on fait un fade out, parce que bon les casseroles ça va bien deux minutes, et on part sur l’intro de Their helicopters sing. On le fait à la Godspeed hein, pas de surprise : d’abord les fréquences basses qui grondent et qui tournent, et puis on balance des couches successives de drone en montant dans les aigus, des sons qui évoquent un peu la vielle, ou bien un accordéon cassé, ou peut-être une cornemuse sur laquelle on appuierait trèèèèèès lentement, enfin un instrument de musique folklorique quoi, d’ailleurs à partir de là on va à fond dans cette direction, avec des violons sous-mixés qui jouent une gigue ou quelque chose comme ça, c’est vachement bien la musique folklorique, la bourrée irlandaise, le punk, toutes ces musiques où il faut porter un costume spécial, sabots ou chaussures coquées, savoir les pas, connaître les codes sinon tu es un baltringue qui ne comprend rien, les positions d’esthète ça m’a toujours paru être les plus défendables, et après on fait un fade out.

En troisième position on mettrait We drift like worried fire, histoire d’alterner un morceau long et un morceau court, tu sais. Bizarrement, on commence par un drone dans les graves, et Sophie fait une boucle de petits pizzicati dont on CROIT qu’ils induisent une mélodie donnée, mais là où on est trop forts c’est qu’en fait Thierry et Norsola vont poser tout en douceur des notes de basse-violoncelle bien épaisses qui font bouger la mélodie, bon bien sûr on utilise quand même des harmonies évidentes, on va pas perdre l’auditoire dès la troisième minute du morceau quand même, et là petit silence, et on enchaîne avec la mélodie qu’on faisait l’autre jour en se demandant si ça faisait pas un peu trop Mogwai, tu te souviens, sauf que nous on a le violon de Sophie qui tourrrbilonne et virrrrrelvolte, donc ça change tout pour quand on débarque avec nos grosses guitares saturées, tu comprends, et donc là Aidan et Bruce vous n’hésitez pas, vous en mettez bien plein les tom basses et les cymbales, il faut que ça fasse TOUM TOUM TOUM PSSSSSHHHHHIIIIIIIIII pendant qu’on fait les notes aiguës à la Sigur Ros, jusqu’à l’arrivée magnifique de la variation mélodique pas téléphonée pour un sou, c’est tellement émouvant ce moment, avec les arpèges qui continuent de tourner, j’en chiale à chaque fois en la jouant celle-ci, juste avant le moment où on fait l’alternance une mesure bruitiste une mesure calme, une espèce d’hommage au quiet/loud, ce genre qui aura fait tellement de bien à la musique rock moderne.

Après bin comme d’hab, on a le passage tribal, le coup où on joue tous la même note, les plans théâtraux bien ampoulés pour faire peur, façon Genesis des débuts, avec rythmes militaires, tout ça. Roger, tu as toujours le contact des mecs d’Explosions in the Sky ? Ce serait sympa non, qu’on le tourne avec eux, cet album. On pourrait faire un bus commun.




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