C’est avec "360°" que nous avions découvert Mintzkov, son nom étrange et ses chansons taillées pour tout écraser sur son passage. Des chansons rock comme des murs infranchissables, mais pas que de manière unilatérale. Les guitares acérées et délibérément mises en avant, ne donnaient pas au groupe un style pouvant le sortir d’un lot déjà bien garni, rien que dans la ville d’Anvers. Avec ce nouvel opus, le changement sans être radical, se révèle important et annonciateur d’un succès quasi imparable. Il y a cette façon d’accepter d’écrire des hymnes, de les assumer et de les montrer quasiment avec fierté, comme on montre ses enfants. « Opening Fire » en est l’exemple même, refrain entêtant, ravageur, avec ce brin d’émotion emmenant tout sur son passage. L’autre gros changement, et certainement le principal c’est une rythmique toute neuve, presque dansante. Les guitares ne matraquent plus, elles se lovent dans un lit douillé et rebondit. Que dire alors du chant de Philip Bosschaerts, tout à la fois à la limite de se fracasser, et à la lisière d’une mélancolie que l’on prendrait pour de la tristesse si le démon de la danse ne nous convoquait pas. Ne prenons que « Opening Fire » pour la démonstration. Basse métronomique, guitare aux aguets et aux accents pixiesien, chant tout à la fois neutre et escaladant la construction musicale sans aucun signe d’effort. On pourrait aussi vous parler de « 25th floor », une escalade de tous les instants, une rage sur chaque prise, avant un refrain comme une prise d’air. Et « Finders Keepers », machine à danser incroyable, Manchester se couple d’un coup d’un seul avec Anvers pour une orgie tendue.
Suite d’hymnes imparables « Rising Sun, Setting Sun » est un disque comme un monolithe autour duquel nous tournons sans jamais nous arrêter, sauf peut être pour éviter la reprise du « Andy » des Rita Mitsouko, mais là je ne suis pas très juste, n’aimant pas la chanson d ‘origine. L’album frappe un grand coup, sort un son tout aussi énorme. Alors voilà, je fini cette chronique, ayant rempli de pari de ne pas prononcer le mot de Deus, comme si Mintzkov devenait la nouvelle reférence d’Anvers, comme si le rock belge se trouvait un nouveau roi, alors qu’il cherche toujours un gouvernement. Ne résistez pas à l’irrésistible ascension de Mintzkov