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Quand en 2010 le trio est arrivé dans mes oreilles, je dois bien avouer que cela m’avait laissé un goût bizarre. Pas vraiment le goût d’un magnum semblant chercher quelque chose dans ma bouche apeurée, pas non plus celui de la substance qui me ferait danser jusqu’au bout la nuit.

Corléone est composé de la section rythmique de Dionysos en vacances pendant que Matthias–je-fais-des–des-contes-pour-adultes-avec-des-sapins-de-noel-qui-ont-des-bottes-magiques-et-des-epines-avec-des-cœurs semble pondre des œufs, et de l’électrique Armand Gonzalez, un ex sloy. Sloy, pour vous les jeunes, c’est peut être le groupe qui a définitivement condamnés les oreilles de Gildas à la réception satellitaire un soir de live à NPA.

Peut être fatigués qu’ils sont de porter des chansons où des diables gentils sont des gâteaux à la guimauve sur des trains en sucre qui fondent quand le soleil fait des partis de scrabble avec la Lune, les Dionysos en vacances ont allumé un briquet, mettant le feu à des grimoires sur la salsepareille et sur les méthodes pour transformer un cœur de nougat en fée en chocolat. Et le feu est jubilatoire. Loin d’une fête paganiste qui verrait des hippies incapables de défendre un verger attaqué par des frelons, Corleone serait plus dans le feu explosif, bidon d’essence et longue mèche dans les mains. La flemme c’est celle de Armand, chantant comme si il réincarnait à lui seul Dévo au milieu d’une troupe de punk à l’amitié restrictive dans un garage aux murs qui avanceraient comme dans une épreuve d’un fort Boyard tournée dans un lieu inventé par Bret Easton Ellis. Les titres s’enchainent comme des épisodes d’une série imaginaire mise en son par Tarantino et en image par un pompier pyromane.

Si le premier effort manquait de percussion, là les trois mafieux du garage rock façonnent des chansons taillées pour l’envie de fracasser des elfes roses contre le pare brise d’une corvette lancée à plein régime, le tout avec une banane barrant un visage dépourvu de cynisme. Il y a dans ces chansons une désinvolture et une absence de contingence qui fait plaisir à entendre, un disque de fan par des fans qui préfèrent la spontanéité ravageuse et la thésaurisation fantasque. Le coeur au feu




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