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Coïncidence, cette nouvelle sortie sur le label unique records m’est arrivée le jour de la diffusion par arte de 2001 l’odyssée de l’espace de Kubrick. Je parle de coïncidence car pond inlet peut à merveille illustrer cette scène d’hallucination entre deux mondes, ou deux états de corps et d’âme. Baka c’est l’autre monde, un monde sans règle sans interjection policière. Attitude post rockienne ou sonic (fuke) Baka scrute, cherche le moment opportun pour délivrer sa décharge de son et d’adrénaline. Un tempo metronomique et martial orne des guitares rageuses et curieuses. Du son, du son, du son, Baka est un trou noir, un monstre hybride dans lequel le son s’engouffre comme pinochio dans le ventre de la baleine. Le son s’y fait alors sourd (arasi) sans la moindre chance de connaître la joie de la liberté conditionnée à crucifixion sommaire. Baka ne vocifère pas contre l’emprisonnement, il tape sur les barreaux de sa prison, jetant entre ceux-ci des bouquets de notes venimeuses mais sans rancune, juste par humour (noir). On ne rigole pas quand on plonge la main dedans. On entend plus que son propre pouls (morte saison). Les veines des tempes se font saillantes, les oreilles bourdonnent, le corps se délaisse de tout désir de mouvement de se mouvoir autrement qu’en rampant dans un univers humide et intraitable. Une zone de mystification pour la vue et l’ouïe entre le néant et un champs d’attaques successives et précises, d’où sort une pièce blanche, meublée d’une chaise et d’un piano occupé par un homme sans tête, donc sans parole. Cet homme a quand même une bibliothèque pour s’occuper, celle de mogwaï, entre solitude catharsique et mélancolie de la fin divine, celle de head, celle du dernier souffle, des dernières syllabes, des derniers battements du coeur, car les paupières elles sont définitivement fermées, s’interdisant la vision de l’entre-deux mondes (pond inlet) proche. Glaçante et sombre, cette ballade autant mystique l’héroïque, pirate ce qu’il reste de vie chez 3D (fin de head) portant ces restes à maturation dans une chambre froide. L’essentiel est dans le nom. BAKA n’est pas un cri de guerre, c’est un esprit malfaisant qui va prendre possession de votre corps…la clef était là ! Un délire de l’introspection, un 2003 l’odyssée de Baka. ADA.




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