Casquette sur la tête, regard hébété, chevelure au vent, positionnée de face devant ce qui pourrait être des éléments charriés par un tsunami sur les côtes néo-zélandaises. C’était sur le premier album d’Haldous Harding, claque monumentale arrivée sans crier gare.
Cheveux court, regard noir sur le côté. Tenue de rentrée d’une école privés anglaise sur fond rose. C’est sur Swirl, premier album de Flora Hibberd, jeune anglaise installée en France.
Pourquoi faire ce qui ressemble à un parallèle entre ces deux disques ? Tout simplement, car ils se ressemblent autant qu’ils sont dissemblables comme sur la pochette.
Toutes les deux arpentent les routes sillonnées, mais toujours utilisables de la Folk. Chez les deux, une voix à part cousine de Jeanne Balibar dans l’art de se jouer des conventions des cours Florent du chant, préférant ne pas polir la gravité, donnant du relief cabossé à des chansons qui elles suivent une grammaire toujours aussi séduisante malgré son histoire longue et riche. Le point de rupture est à chercher dans la route, mais dans la façon de prendre celle-ci. Car si Flora nous annonce un tourbillon, celui-ci est plutôt à aller chercher chez la Néo-Zélandaise. Là où Flora nous parle de ses fêlures, Aldous, elle, nous donne le frisson en équilibre précaire avec une crevasse interminable en guise de futur si l’équilibre n’est pas trouvé rapidement.
Il n’empêche que Swirl est un magnifique disque de folk, une œuvre sans fausse note, ni faute de goût, un disque qui va nous accompagner cette année, de par sa douceur, sa mélancolie suintante et ses échappées belles (Lucky You, chanson à redonner le sourire à un macroniste séquestré dans les geôles du rassemblement national). Une vie dans un tourbillon.... Je me suis soûlé en l’écoutant.
L’alcool fait oublier le temps…....