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Je vais vous dévoiler l’un de mes secrets de fabrication, j’ai un rituel avant de me lancer dans une écoute d’une salve de nouveaux albums. Je me pose avec un thé, je ferme la porte de mon bureau, j’allume la chaîne Hi-fi, je pose le chien le plus confortablement sur un fauteuil, je tourne le volume au plus fort, et j’avance à la plage 6 de « Besides » de Sugar pour écouter « Clownmaster ». Comme une douche auditive, cela a le pouvoir de me rafraîchir les oreilles, et de me mettre en tension, ayant une inspiration réduite quand je suis dans l’état d’une légumineuse oublié au fond du bas aux légumes du frigidaire.

Parfois, cette douche n’aura aucun effet, quand il m’est donné à écouter une soupe tiédasse, comme on en consomme depuis des décennies ici-bas, dans les antres du mainstream le plus infect. Avec Where You Are (étrange nom de groupe qui ne facilitera pas la renommé du groupe sur une page de Google, d’ailleurs est ce un groupe, pas plus d’info sur ce projet que sur l’adresse des costumiers des hommes qui jouent à la balle aux pieds et qui singent les Oscar) ce n’est doublement pas le cas. Déjà, car le style nous ramène aux années 90, à l’apogée de l’indie et sa cohorte de groupes américains qui tapissaient les murs de ma chambre d’étudiant attardé. Impossible de ne pas penser aux Posies de Jon Auer et Ken Stringfellow qui avec « Frosting on the Beater » nous firent prendre conscience que mine de rien, nous pouvions faire tomber les jolies filles d’étude de lettres avec cette musique qu’elles prenaient pour une valse pour gens crades ( ah la mauvaise réputation du grunge). Ensuite donc, car les neuf morceaux qui oscillent entre downtempo fatigué (les gens éduqués parlent de slowcore) et montées piquantes et noisy qui composent un disque compact, pendant lequel il sera difficile de s’ennuyer, la fin réclamant une nouvelle écoute. Si la nostalgie est évidente (la photo de la pochette, sortie d’un album de famille, avec ces deux gamins au look impeccable, attendant au coin d’une rue de New York, comme pour épaissir le mystère, mais Who You Are ?) elle n’est jamais pesante (les premiers accords de « Hometown » sont comme une madeleine de Proust qui creuserait la fossette du moindre fan hardcore de Sentridoh).

Avec un rituel tel quel le mien, je sais que la barre est souvent placé trop haut, surtout quand j’enchaîne avec « JC Auto », mais Where You Are comme Dick Fosbory passe l’obstacle, et à l’instar de l’originaire de Portland, avec une sens d’esthétique et de la maîtrise des lois de la gravitation exemplaire. Mais qui es-tu ?




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