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La moustache serait-elle tendance. Symbole souvent utilisé chez le beauf, mais également dans les standards homos façon cuir Village People, la moustache, trait poilu de notre nez barre notre visage pour lui donner une touche plus masculine, plus virile. C’est un Nick Cave au visage orné d’un attribut poilu façon catcheur teigneux qui est de retour. Voulant coller le plus possible à son retour au rock dur et tendu, notre prédicateur sec et jamais habité, tous poils dehors retrouve sa puissance de ses débuts. A plus de cinquante ans, Nick Cave retrouve un verbe perdu, une rage trop longtemps collé en guise de doublure à son costume de crooner maléfique. Nick à retourner sa veste et nous sa discographie. Incapable de garder de la stabilité, Nick Cave oscille entre période calme (good son, les murders ballads) et disque plus accrocheur voire teigneux comme ce dig !!! Lazarus dig !!!. A l’image de night of the lotus eaters (que l’on croirait sortir du deuxième album Deus) Nick Cave aborde ses chansons une camisole de force sur le dos, attaché à un mur. Il lutte pour se détacher, avançant pour mordre comme un chien en laisse. Mais débordant de classe, notre nouveau moustachu préfère nous atteindre via des mots tantôt durs, tantôt brûlant, hypnotisant son auditoire pour mieux le happer. Dig !!! Lazarus !!!! Dig !!! est le bruit que peut faire un homme qui voudrait de nouveau être entendu. La moustache vous va si bien.