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En 2021, Bertrand Belin et Agnès Gayraud aka La Féline se virent offrir par un Richard Robert longtemps rédacteur aux Inrockuptibles et fraîchement nommé à la tête de l’Amphithéâtre et du Péristyle de l’Opéra National de Lyon – versant underground, donc, même si les précités ne me paraissent pas correspondre à la conception que j’ai de l’underground – une carte blanche de dix jours, durant lesquels nos complices se feront un plaisir de revisiter leurs répertoires et d’inviter certains artistes qui les touchent (Howe Gelb, Rodolphe Burger), en une programmation pointue (hommage à Gavin Bryars, soirée consacrée à Philip Glass, Thomas Adès et Arvo Pärt) et néanmoins accessible (Arlt, François Virot, Léonie Pernet, Eskimo).

C’est dans ce contexte, au cœur de novembre, en ouverture du festival, que La Féline se présente sur la grande scène de l’opéra, pour parcourir une heure durant sa riche discographie. L’orchestre symphonique remplace les machines, les violons les synthétiseurs, les places assises les places debout, et c’est sur fond de vidéos projetées sur écran géant que la chanteuse, accompagnée d’un bassiste et d’un batteur, égrènera ses classiques.

De cette prestation remarquée, Kwaidan Records – le label de Marc Collin – en a tiré un EP de cinq titres, dont trois figurent sur le « Vie future » de 2019 (« Palmiers sauvages », « La terre entière » et «  Où est passée ton âme ? »), comprenant également une reprise de Pierre Vassiliu (« Alentour de lune ») et un morceau plus ancien, « Adieu l’enfance », que l’on retrouve par ailleurs sur les volumes 33 et 50 d’ADA. Le son du EP est brut et restitue à merveille – imperfections à l’appui – l’énergie du concert donné par La Féline, qui se terminera par une standing ovation méritée. On attend de pied ferme son prochain album, qui devrait sortir en octobre.