Ouvrez la porte, asseyez vous et mettez votre ceinture. Mettez le contact, passez le petit bourg qui jouxte votre domicile et prenez la petite nationale. Là, vous prendrez un embranchement vers la route délimitée par des poteaux jaunes réfléchissants. Dés lors accélérez sur celle-ci, ne faites pas attention aux rabotages la société de livraison d’asphalte avait du retard et le finisher est lui parti avec son pilote à Katmandou pour un parcours d’initiation de pilotage par la pensée. Sur la route, vous allez être secoué, l’habitacle ne pouvant encaisser la faiblesse des amortisseurs. Dés lors allumez l’autoradio, enclenchez la clé usb et mettez le plus fort possible en prenant bien garde d’éteindre l’aide à la conduite qui risque de prendre peur en entendant la musique de Karkara. Suivez le chemin tracé par les trois Toulousains, laissez vous porter par ce flot quasi-ininterrompu, cette cavalcade vintage dans un désert à l’accueil inexistant, mais à l’adrénaline fournissant à votre corps et à votre esprit (amen) de quoi passer le cap de la peur, de la mort possible au bout du chemin. En parlant de chemin, ne cherchez pas. Vous êtes nulle part, trouvant peut être enfin la réponse à la question qui vous taraude depuis l’enfance, il y a quoi à la fin de l’univers. Et bien Karkara pourrait bien vous y emmener, plongeant dans les us et coutumes d’enregistrements passés pour donner à l’instant que vous vivez une patine qui n’a rien à voir avec ce que vous pouvez écouter quand vous empruntez les routes balisées des autoroutes. « Nowhere Land » est un voyage épuisant et grisant, organisé par un groupe qui en fusionnant des matières organiques sonores différentes, réalise le road trip le plus hypnotique et psyché que la musique actuelle puisse vous offrir. Voilà, vous ne pourrez plus descendre, vous êtes ailleurs pour longtemps, et si vous ouvrez bien les yeux vous pourrez voir que c’est vous qui poursuivez la frousse et non le contraire. Voyage démoniaque et fantastique.