Je lisais très récemment une conversation sur Facebook. Celle ci avait pour thématique la fermeture d’un disquaire parisien qui était dans une niche, celle de ne vendre que des disques féminins. Là les différents interlocuteurs se déchiraient sur la scène féminine, l’un d’eux estimant que celle ci était d’une faiblesse rare, tout juste bonne à remplir les quotas des maisons de disque pour pallier à une possible nouvelle loi pour défendre la parité artistique !!!

Je n’ai pas voulu rentrer dans ce débat, j’avais autre chose à m’occuper, accueillir le grand retour de l’amour, le « Chant du Retour » de celui ci, dans la bouche de Fredda. Si chez moi l’amour n’est pas parti, j’ai même l’impression qu’il m’habite plutôt bien, il semble que celui ci avait certainement déserté pas mal de cœurs pour inspirer une si belle chanson à Fredda.

Oeuvrant dans une pop folk raffinée, Fredda avec la complicité de Pascal Parisot et de celui qui pourrait devenir indispensable à force de nous montrer un tel talent, le subtil et lumineux Sammy Decoster, elle signe un disque remarquable, un alliage parfait entre une chanson française dont nous n’aurions pas honte, et des touches chaudes d’une Amérique qui voyait grand, arpentant les cordes des guitares ou des violons, comme les hommes du nouveaux mondes traversaient les grands plaines pour trouver le repos et l’envie de penser à l’avenir.

« Le Chant des Murmures » a un titre paradoxale tant le son du disque rempliera l’espace. Les chansons pas toujours à la hauteur de la musique, sont habillées avec goût et les bijoux qui servent à rehausser encore la tenue sont subtilement "dispachés" pour ne pas alourdir ce tissu si précieux.

Fredda ne fera pas changer d’avis ceux qui ne veulent pas avoir tort, et pourra charmer ceux qui croient encore et toujours à une certaine idée de la chanson française qui va vers l’autre, qui plus est portée par une chanteuse qui n’est pas contre rendre la lumière via sa voix. Elégants murmures.