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Ce disque nous arrive après la bataille. Le terrain des opérations militaires est dévasté, il n’est même pas question là de reconstruire, il faut d’abord sortir dignement du conflit et signer la paix, en fumant par exemple comme les indiens le calumet.

Masters, projet de deux londoniens Christos Fanaras et M. K. Hause est donc un disque épique d’après la guerre, et la plante qui a servi pour alimenter la fumette collective célébrant la réconciliation devait certainement dépasser le taux de THC autorisé. Car « Acid Witch Mountain » est un disque d’une liberté artistique qui fait plaisir à entendre. Ici le post-rock fait copain copain avec le rock progressif sans que l’invité soit négligé. Car « Acid Witch Mountain » si il dépeint un théâtre des activités qui doit être jonché de morts, il est surtout un disque qui sait accueillir les vivants que nous sommes, à peine désorientés par la fumée encore présente des canons de la mort. Nous sommes presque comme le petit Jésus recevant les offrandes des rois mages, sauf que les rois ici sont eux aussi sous l’emprise d’une drogue dure. Ils déambulent, chutent, se relèvent, la coiffe en bataille, mais toujours la volonté de nous garder avec eux, tentant d’exorciser ce spectacle sanglant.

Un disque qui s’écoute autant qu’il se fume, et qui est une expérience qu’il est indispensable de s’autoriser.




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