> Critiques > Labellisés



The New Trust pour ma part est une histoire liée au hasard. J’adore aller errer lors des soldes pour acheter des disques à l’aveugle, partant du principe que je n’y perd pas grand chose mais que je peux y découvrir du furieux. Ainsi j’ai trouvé il y a 10 ans le premier Mugison (cousu main, une révélation ce disque), "Sea of a dying dhow" de Shels qui figure depuis dans mes favoris transgenre, et puis parmi d’autres l’album "Dark is the path which lies before us" de The New Trust.

Bingo, total bingo ! Dans ce genre de coup de cœur il y a un tout. D’abord ça m’a rendu nostalgique d’une certaine époque, de concerts avec des potes qui me faisaient sortir un peu de mon carcan métallique (découverte de Monochrome, The Robocop Kraus...). J’ai soudain adoré ce mélange de mélodie au goût pop avec cette énergie punk/rock et cette fraîcheur totalement innocente. Alors attention, en mettant à côté les mots pop et punk on peut tout aussi bien obtenir le pire que le meilleur. Ici le mot pop vaut pour l’accroche, le truc qu’on retient.

Je cultivais mon admiration pour ce disque dans mon coin quand un jour Vincent Mondiot, auteur et bloggeur dont je vous conseille le premier roman, publie sur le blog d’un autre pote (Records Are Better Than People) un article sur The New Trust auquel il joint une interview. Me rendant compte que le groupe de San Francisco avait quelques adeptes sur notre territoire, j’ai poussé plus loin mes recherches pour découvrir leur discographie sans faute. Et voilà que le nouvel album arrive ! Ce groupe au contact facile me file le lien (mais je le prendrai en lp comme toute leur disco), et depuis je me régale. Il était l’heure de vous en parler !

Je n’ai donc pas envie de me casser la tête à choisir entre pop-punk, power pop, indie punk rock mélodique pop alternatif...et tout ce que vous voulez. Je vous laisse jouer aux lego avec les étiquettes. Juste voilà, c’est d’une honnêteté à toute épreuve (rien qu’à voir leurs tarifs de lp) à tous les étages. Musicalement, leur nouvel album est autant inspiré mais inscrit plus ses morceaux dans la longueur en en réduisant le nombre. Même esprit sans redite. Et toujours ces mélodies qui accrochent et emportent tout du long, jamais un coup à côté.

Le disque commence en trombe, son de basse bien saturé, équilibre nickel, ça rentre avec énergie, et cette voix claire et perchée que j’adore. Les guitares dessinent des textures au dessus de la basse. "Refined" est un titre en deux temps, dont la seconde partie est très lente et épurée, sans jamais d’artifice supplémentaire (guitare/basse/batterie/voix). J’aime aussi beaucoup le son du disque, très naturel, on pourrait facilement les imaginer autour de nous : ça sonne live et ça correspond parfaitement au style.

"Compromise" joue encore plus sur le registre 90’s de The New Trust. Forcément, j’adore ! Sûr que The New Trust a dans ses références ces groupes qui ont fait l’image des 90’s (évidemment Nirvana, surtout si on pense à In Utero, rien n’est dû au hasard), mais aussi ceux qui plus discrètement en ont forgé le son et l’identité (Sebadoh). Brut mais pas bas du front, ce titre rappellera les grandes heures de l’expansion de Seattle !

Blasphème géographique, que "Veterans affairs" ne viendra pas confirmer. Ouh là je viens de faire la transition foireuse de l’année...Bon, en tout cas ce morceau installe encore mieux la voix de Josh Staples. La basse c’est la base ! Donc le groupe joue parfaitement de ce couple basse très présente et voix aussi, la guitare étant généralement plus mélodique que rythmique. "Keep dreaming" est beau, lent et magnifié par son thème vocal. Un petit goût de Mineral (le vrai groupe)...un peu lointain, mais je vous parle surtout de l’esprit qui y règne.

"Obsidian" nous lance un bon rythme punk (d’ailleurs chapeau la batteuse, une dynamique et un punch rares !), suivi de riffs toujours aussi mélodieux et d’une ligne de voix toujours excellente. Encore un tube je pourrais dire, en fait ce groupe c’est la combinaison rêvée de beaucoup de mes goûts. Punch et mélodie, efficace, catchy, saturation, naturel...

"Marigolds" joue sur la lenteur et installe une atmosphère profonde, lancinante, qui leur réussit particulièrement. La capacité de ce groupe a toucher une telle diversité d’émotions sans aucun ajout, sans aucun mensonge de mixage ni d’arrangements, me sidère.

Et pour "In my dreams you’re still alive", on a comme un résumé de cet album différent (d’un groupe devenu trio à deux femmes, ah Josh...), s’insérant plus dans un sentiment de nostalgie et d’émotion. Le titre est touchant tant musicalement qu’au niveau du texte, chanté à merveille. Une façon parfaite de se dire à la prochaine.

Enregistré et mixé par Steve Albini, forcément le résultat a cette touche des disques qui font mon bonheur depuis tant d’années ! Un nouveau classique, vous pouvez faire confiance à The New Trust. (conclusion de la décennie...).




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.