> Critiques > Labellisés



Austra, en 2011, fut une belle découverte. Avec « Feel It Break », Katie Stelmanis, malgré un album inégal, possédait deux sacrés arguments pour se faire entendre : les clairvoyants « Beat And The Pulse » et « Lose It » en guise de singles électro-pop sous étendard Domino Records. Le fan conquis associait alors Katie Stelmanis à une petite lignée de filles dance-floor aux idées longues et aux ambitions assez pointues : Marina & The Diamonds, Ladyhawke, Charli XCX… Aujourd’hui pourtant, le bilan n’est pas bon : Marina s’est laissée avaler par la mégalomanie, Ladyhawke a foiré l’épreuve du second album, Charli XCX vient de pécher par opportunisme… Autant dire que nous imaginions facilement, sans trop l’espérer non plus, voir Austra rejoindre la cohorte des espoirs déçus, des artistes en panne sèche au moment de confirmer les étincelles d’un premier disque prometteur. Mais Katie Stelmanis n’est pas du genre à se reposer sur des acquis tranquilles ou à reconduire, jusqu’à l’usure, une formule fatalement périssable.

Moins évident que « Feel It Break », moins immédiatement accrocheur également, « Olympia » est une fausse déception. Certes, l’accros à « Beat And The Pulse » se plaindra ici d’une absence apparente de tubes en or massif ; mais ce qu’Austra perd en évidence mélodique, il le gagne en profondeur.

Produit avec sens du détail (ce que n’avait pas « Feel It Break »), « Olympia », lors des premières écoutes, donne la sensation d’un album plus intériorisé, plus atmosphérique et parfois à la limite de l’hermétisme. Une impression qui ne résiste pas aux tentatives suivantes. Les tubes sont là (« Annie », « Sleep », « Home ») mais incorporés dans une suite de morceaux essentiellement axés sur un méticuleux travail d’ambiances, de nappes et de strates. Un peu comme le récent « Field Of Reeds » de These New Puritans, « Olympia » est un disque sophistiqué qui exige concentration et disponibilité afin d’en pleinement percevoir aussi bien contours comme façades.

Après, certes, possible de s’énerver contre le chant parfois Enya de Katie Stelmanis, ok pour accoler l’étiquette new-age à cette musique probablement trop Dead Can Dance pour pleinement émouvoir… N’empêche que : sans être un grand disque (loin de là), le malin « Olympia » permet à Austra de tranquillement envisager l’avenir. A condition que le groupe prenne sérieusement en mains ses envies d’expérimentations et de recherches pop…




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.