J’ai toujours eu de la sympathie pour Dionysos, leur portant un regard presque d’affection comme celui que nous porterions à des amis de Lycée. Des chansons cascadeuses, le groupe facile d’accès, humilité comme blason, il m’en faudrait donc pour griffer un disque du groupe. Hors ce nouvel opus du groupe de Valence passe une frontière, et mon visa est périmé. Depuis deux albums les disques de Dionysos répondent à la production littéraire de Mathias, construisant des albums conceptualisés (le mot est fort je sais). Hors à force de conceptualiser ses disques, Dionysos a fini par oublier d’écrire des chansons, tombant dans une écriture automatique et fantomatique, comme une parodie involontaire. A force de jouer avec un imaginaire enfantin elle s’est désincarnée, comme si l’enregistrement studio n’était que prétexte a mettre en lumière un histrion au chant. Planté dans un décors de cabaret des années 30 ce nouvel opus laisse la flamme originelle s’éteindre au profit d’une fausse bonne idée, oubliant que le rock avait aussi ses contraintes. Mais des moments de grâce il y en a, quand Mathias et sa bande laissent de côté l’électricité pour des expériences plus intéressantes a défaut d’être réussies, au ukulélé par exemple. Egalement quand l’émotion dicte sa loi comme sur « Sex With A Bird » chanson à ranger dans le prochain Best Of du groupe. Mais à force de multiplier les jeux de mots les plus limites Mathias se transforme, lui qui adore les métamorphoses en Cantat du pauvre, même si des fulgurances nous rassurent (« L’écume des "toujours", s’est émoussée quand je t’ai vue T’éloigner... « ) sur le potentiel intact du marsupilami du rock d’ici. On saluera également « Dreamscope » et ses chœurs parfaits, avant de s’affliger, voir être gêné par « Platini(s) » ou par « Le Retour De Jack L’inventeur ». Dionysos devra donc rapidement recommencer les cascades foutraques dans des caisses a savon sous peine de n’être plus qu’un ancien espoir, et se transformer en clown ridicule. La mauvaise histoire de trop ? Fallait pas le chroniquer.