Pas du genre à offrir des fleurs a une femme ni a lui tenir la porte, mais pas non plus un gars a lui coller une rouste, Eamon passe ses soirées dans des bars à érailler son blues malade et électrique. Brut de décoffrage, ce disque ne se la raconte pas, ne cherche pas à passer un coup sur les table pour enlever les marques des verres de bières qui ont depuis longtemps trempées les sous verre en carton. Il ne prendra même pas la peine de laver par terre, la sueur de la veille servant de lustrant pour la soirée du lendemain. Disque crade donc, mais authentique, revenant aux racines de cette musique, lui adjoignant une électricité pour permettre à la lumière de percer avec ses rayons, les bouteilles teintées sur le bar. Blues rêche et parfaitement dénué de la moindre envie de séduire rappelant certains disques d’un Sebadoh qui ne prendrait le maquis avec un apache activement recherche, « 2 songs Of Whiskey And Lights » est le disque d’un homme qui ne se remettra jamais de la fin de quelque chose, que seul lui sait…peut être une bouteille. Entre les Pogues (Cadillac Rosetowne) et un Dylan la bave aux lèvres et la gégène dans l’anus. C’est ma tournée.