Ils viennent de Rennes, ils auront usés quatre années de leur vie, et ils semblent sortir avec « Progress No Progress » un disque qui évoquerait les plaines de l’Arizona sous la brume, habité par une diaspora qui viendrait des quatre coins de la terre. Le titre de l’lalbum est un slogan politique, une fulgurance à imprimer sur des oriflammes gigantesques. La musique elle est plus dans la volonté d’éveiller les sens, se jouant des silences abyssaux, prenant les mots comme des bouchons à la possibilité de perdre de l’oxygène. En quatre années les membres ont probablement muter pour finir par ne plus jouer comme avant, et si le post rock étant le sérail du départ, son éloignement ne s’explique que par la volonté de ne pas rester cristalliser, mais de cristalliser soit même les autres. Sorte de montée qui n’en finirait plus dans des hauteurs que seuls les arbres de Mark Hollis touchent avec leurs cimes, « Progress No Progress » est un disque épuisant son auditeur pour mieux le cajoler, lui imposant une introduction à son rêve futur. Des bruits lointains suggèrent la vie, le souffle respire la mort possible, et la façade, elle, comprime des idées, laissant la lumière passer à travers pour mieux la capturer. Un OVNI dans ses temps de la rapidité comme unique valeur. Un souffle nécessaire.