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La ritournelle qui vous suit pendant la journée est très vite une source d’énervement parasitant la concentration. La ritournelle est un serpent qui vous sert jusqu’à ne plus vous laisser respirer. Vous suffoquez alors pour deux états possibles, la mort ou la plénitude de l’apnéiste. Hoepffner ajoute à ses ritournelles le venin du serpent. Non content de nous entourer de sa guitare Hoepffner se sert de celle-ci pour porter des chansons à la mélancolie douce et amère (le tour du monde / ton sexe est un étoile) que les vagues de la mer adorée n’a de cesse de ramener sur la plage. Si Daniel Johnston ou Dominique A peuvent venir au secours du chroniqueur désemparé face à ces chansons et à cette interprétation, la fuite serait le meilleur moyen de ne pas se noyer dans celle-ci. Charmeur de serpent, navigateur expert des inquiétudes triangulaires, Hoepffner désempare (la beauté brûlante et subversive de je hurlerai va en surprendre plus qu’un) et laisse à la fois dans l’expectative et dans le ravissement. Réalisme poétique, romancier de l’absurde (Jeanne Moreau tokyo live est un monument de transgression) Hoepffner est le vide qui nous tente quand nous sommes au bord du précipice. Il nous attire mais nous savons qu’en nous y jetant le retour sera impossible, sauf si en bas l’océan nous accueille sur ses vagues, ramassant aussi bien l’être que ses larmes. La stupéfaction d’hoepffner. A découvrir absolument et d’urgence.




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