J’ai quand même pas mal hésité avant de vous parler de cette compilation. Non pas que la qualité en soit remise en cause, nullement. C’est juste qu’écrire sur Sonic Youth reviendrait à parler de Bayrou à Alain Duhamel. Mon grand age me permettant d’avoir construis ma culture musicale alors que Sonic Youth se construisait son œuvre, le chemin des new yorkais a que peu de secret pour moi (attention mon gars la garde sonicienne surveille). C’est donc plus par le volet sentimental que je vous parlerais de cette compilation couvrant la dernière partie de la discographie pléthorique du groupe. Disque de b sides et de raretés, the destroyed room est cohérent comme n’importe quel album du groupe, on y trouve son intro (l’instru fire engine dream), sa montée en puissance, son intrigue (blink), et sa fin apocalyptique sous les traits de the diamond sea, morceau qui nécessiterait une déforestation massive pour pouvoir coucher sur papier ce que ce morceau peut représenter et suggérer. La photo de jeff wall est donc trompeuse, car le bordel n’est pas dans ce disque, mais bien ce qu’il engendre. Sonic Youth reste le groupe qui garde en lui la possibilité de toujours repousser les limites qu’elles soient soniques, mélodiques, artistiques sans jamais confondre changement de cap et opportunisme, et c’est cela aussi la cohérence. Et comme le dit Kim Gordon sur l’ascétique razor blade…Yeah you know.