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  • 27 février 2010 /
    Verone
    “Retour au Zoo”

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Deuxième chronique. Et premier embarras. Celui nourri par la certitude, persistante et consécutive à plusieurs écoutes, que l’on ne saurait évoquer en termes laudatifs le prochain album, Retour au Zoo, du combo parisien Verone hébergé par le jeune label Martingale. A l’image de l’enseignant qui mesure au fil de l’année scolaire la progression indéniable d’un élève repéré dès la rentrée et programme par avance sa réussite à l’examen terminale pour finalement sombrer dans la perplexité à l’annonce des résultats, presque honorables mais certainement pas bons, on s’interroge sur le cas Verone.

Le premier contact avec le groupe nous plaçait en effet dans d’excellentes dispositions : celles de la graphie fine et assurée de Fabien Guidollet sur la carte qui accompagnait l’advance CD de l’album, et celles de la photo engageante du groupe qui agrémente la rapide biographie. On lit sur leurs visages ce que l’on traduit comme de la détermination. Pas celle de musiciens frondeurs trop assurés de leur fait mais celle de ceux qui s’avancent convaincus de l’honnêteté de que ce qu’ils livrent, de la valeur des efforts qu’imprime Retour au Zoo. Puis celles de l’artwork soigné de Jean-Michel Tixier déjà remarqué aux côtés de Syd Matters. Et enfin celles de l’introductif Alaska. Placé sous le patronage d’un Arab Strap dont il exhale quelques réminiscences (Leave the day free), ce titre introductif promet le meilleur. Construit autour de motifs de guitare cristallins fermement campés sur les deux jambes lourdes d’une boîte à rythme, le morceau évolue progressivement vers une virée atmosphérique, légère et doucement plombante grâce notamment au concours de cordes à la tristesse cathartique. La voix, singulière, y reste sobre, le timbre y est clair. La banquise américaine demeure accueillante. Puis le reste de l’album s’avance ; le brise-glace fendille puis finit par exploser ce qui se révèle comme un fragile édifice de glace cristalline.

Hébété, l’auditeur crie au vol et cherche vainement à l’écoute de Cameleon, Jericho ou Chanson de Cale, l’émotion initiale. La voix de singulière devient presque irritante. L’électro économe du premier titre s’enrichit et devient dispendieuse jusqu’à la nausée. Les textes mêmes finissent par dévoiler toute leur maladresse et leur caractère limite infantilisant (" A quoi bon mentir encore quand je vois clair en toi ? ", presque du Saez, ou les assonances pénibles du refrain de Retour au Zoo). Sur le titre qui donne son nom à l’album, on entrevoit pourtant que ce dernier aurait pu laisser une impression toute autre et l’on se demande si la retenue préférée à la démonstration de moyens ne représentait pas la planche de salut. Retour au zoo donc pour préférer la compagnie des singes légers armés de guitares sobres du premier titre à celle pachydermique des éléphants de la production et du trop électro .




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