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Ghostface à lui seul avait réussi ces dernières années à rendre plus digeste l’irréversible( ?) enlisement du Wu-tang dans une certaine léthargie musicale. Seul des 9 membres originels du possee new-yorkais à tenir véritablement son rang sur les présentoirs de nos disquaires favoris tandis que d’autres se fourvoyaient dans le rédhibitoire, passaient à côté de leur génie ou succombaient tout simplement à trop d’années d’égarements, l’ Ironman de Staten Island parvenait encore bon gré mal gré à entretenir le mythe de la célèbre institution clanique. Figure tutélaire d’un hip-hop aventureux tout en étant populaire, MC inventif à la texture vocale unique, GFK revient donc narrer de sa verve plaintive ses histoires insolites sur Fischscale, second album sur le label " tête de gondole " Def Jam et premier sans RZA aux manettes. Sur le papier tout semblait réuni pour composer des instrumentaux dignes d’accompagner les frasques textuelles du célèbre fantôme et on pouvait prédire à la seule vue de la liste des invités que ce dernier arrivage serait vraisemblablement un grand cru. Seulement voilà, la majeure partie des producteurs ici conviés, aussi glorieux qu’ils aient été par le passé, n’ont su se hisser à la hauteur du talent de leur hôte. Parmi eux Pete Rock, qui n’a véritablement rien fait d’excellent depuis 1995 et le mésestimer Center Of Attention et n’est aujourd’hui réellement bon que lorsque ses morceaux ne sont habillés d’aucune rime, nous fait part de ses mauvais penchants sur le douteux single Be Easy et ne parvient pas sur le linéaire Dogs of war, plus redondant qu’entêtant, à nous faire tenir la distance. Regrettons aussi que l’homme masqué a.k.a Mf Doom, devenu ces derniers temps ultra tendanc(ieux ?), se soit encore une fois contenté de faire le stricte minimum. L’ancien leader des KMD, six mois après Dangerdoom, déçoit à nouveau avec 4 titres qui sentent le réchauffé, titres exagérément agrémentés de quelques artifices releveurs de goût afin de rendre le tout à peine moins fadasse. Espérons que ce dernier renfile au plus vite ses légendaires Metal Fingers et retrouve quelques Special Herbs de derrière les fagots pour le très attendu Swift&Changeabal, nouvelle collaboration avec Ghostface qui sortira chez Lex cet été. On se félicitera néanmoins des trop brèves apparitions de Jay Dee (R.I.P) et de l’anglais Lewis Parker. Le premier sur Beauty Jackson et Whip you with a Strap (instrumental que l’on retrouve aussi sur Donuts) parvient à crée des atmosphères rythmiques vaporeuses, subtilement lentes et légèrement mélancoliques, idéales en somme pour que le flow gémissant de Ghostface s’exprime enfin pleinement. Le second quant à lui se risque adroitement et sans nostalgie dissimulée au pur style Wu-Tang pour un Schackey Dog en forme de clin d’œil honnête et efficace ; le reste des productions oscillant entre du passablement écoutable et de l’affreuse guimauve (Back Like That, Momma). Il est donc regrettable que notre storyteller n’ait su trouver de pendants musicaux à son efficacité légendaire derrière un micro mais à une telle déception, je vous l’assure, un remède existe à savoir réécouter, même pour la énième fois, Enter The Wu-Tang.




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