Que le bonheur peut être obscène parfois. Un nain trônant au haut d’une tribune érigée par ses soins, un jeune castra pavanant sur les restes d’une guerre de message à portable ou bien encore le gagnant feignant des jeux du hasard sans l’amour. Pour Bacanal Intruder le bonheur est simple. Prendre des bruits, en faire des farandoles des rencontres improbables pour rendre le possible probable, le rêve réalité. Entre la boucle et les accroches mélodiques, nous nous promenons avec le même appétit que nous le faisions il n’y a pas si longtemps chez 4treck, la déconstruction / transposition en moins, les arpéges nombreux en plus. Avec sa bonne tête de David Grubbs (a bout de souffle et ses oiseaux stridents ne peuvent que venir d’une cage ouverte par Gastr Del Sol) des campagnes, Luis solis aka bacanal intruder serait à l’image des envies actuelles, un pied dans la cité et ses pollutions sonores et agressions bruitistes, l’autre pied dans les champs, dans le folk, la semelle toujours jeune d’autant de bain de boue. On songe en écoutant lulo à un aspirateur qui ne ferait pas la différence dans ce qu’il ramasserait, mais qui au final rendrait le mélange au combien plus attractif pour l’étalage pouvait le laisser présager. Faut-il voir en ce disque une ode à la récupération, un totem musical à la prise de conscience de la nécessité d’arrêter de gaspiller, peut-être pas, mais à un assemblage bruitiste qu’un Mark Hollis plus secoué probablement. Souvenons-nous des petites perceptions et de l’absence de mort du son, bacanal intruder semble vouloir avec lulo rendre hommage à Leibniz.