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Où il sera à nouveau question de Géographie en musique. La Géographie entendue comme la science qui donne notamment la description des différentes parties de la Terre, d’abord. Danny George Wilson nous invite ainsi sur The Famous Mad Mile -sa première réalisation (sa première réussite ?) solo- à redécouvrir les paysages britanniques qu’il explorait autrefois mais qui s’apparentaient par superposition mentale à ceux d’un continent américain rêvé par lui : le Mad Mile renvoie à ce tronçon de route qui part de Sutton et pénètre le Surrey- la route 66 d’un Danny George Wilson qui s’imaginait, adolescent, en Boy Racer états-unien. La chanson titre -ballade folk d’une intensité confondante- se présente d’ailleurs presque comme une réécriture révérencieuse de Racing In The Streets de Springsteen. Une figure tutélaire qui plane nettement au-dessus de cet album sans pour autant le plomber. La Géographie comprise comme l’étude des relations réciproques entre l’Homme et l’espace qu’il occupe, ensuite. Le pilier de Grand Drive -fondé avec son frère et dont il est ici en permission- dit au long de ces neuf titres au poil son attachement à un territoire du sud anglais fortement chargé en liberté. Une liberté de penser à d’autres étendues de terre et qui reste sans rapport avec celle du braillard catoganté en délicatesse avec le fisc. Ecoutez " Somewhere Else Instead " c’est plutôt s’engager sur une piste folk gracieuse ouverte également par la voix chaleureuse de Jess Klein et qui progresse linéairement aux sons d’un banjo accidenté. Loin de se limiter à un faire-valoir vocal de luxe, l’Américaine sublime " The Bellringer ", titre magnifique d’optimisme sonore qui convoque violon, guitare acoustique et batterie à peine caressée pour un clin d’œil americana aux canons du genre. Du plus bel effet. Le paysage s’obscurcit parfois : " Beauty In This Town " offre un écrin country-folk apocalyptique à des paroles tire-larmes. Une réussite à laquelle répond " Baby I’m On Your Side " déclaration janséniste pour guitare de bois de Wilson à un amour perdu. Classe. Au final, Danny George Wilson évite le piège du " wannabee singer-songwriter américain " s’épuisant à masquer ses origines européennes à mesure de titres-contrefaçons maladroits mais s’avance plutôt avec la force de l’honnêteté tel un créateur doué amoureux d’un genre, d’un continent et de sa mythologie. Fortement recommandé .




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