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  • 11 janvier 2006 /
    Doiron, Julie
    “Goodnight Nobody”

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Nouvelle étape dans la carrière solo de Julie Doiron, folk singer-songwriter canadienne, Goodnight nobody s’avance comme l’un des albums les plus personnels de cette rentrée. Autrefois bassiste au sein d’Eric’s Trip-que l’on traduirait maladroitement par le Voyage d’Eric- la jeune musicienne a délaissé l’aventure collective pour tenter au début des années 90 une carrière solo. Néanmoins, de voyage il est à nouveau question dans ce nouvel effort (quoique le mot manque d’à-propos tant l’aisance paraît caractériser la jeune femme) mais d’un voyage immobile au cœur du paysage quotidien et émotionnel de cette jeune mère de famille. Un quotidien et une intimité qui, percés au fil des morceaux, trouvent écho chez l’auditeur tant la voix de Julie Doiron, qui s’alimente aux mêmes sources que celle de ses collègues de travail Cat Power et Shannon Wright, semble incarnée. L’album a été enregistré en un jour dans un studio parisien avec le concours des décidément indispensables Herman Düne. On y reconnaît aisément la patte des frangins franco-suédois : entrelas savant de guitares inspirées (Last Night, excellent de détermination), tapis d’harmonies vocales (l’introductif Snow Falls in November) et motifs de batterie d’apparence minimaliste (le très mogwaiesque Good Night), mais qu’on ne s’y trompe pas on pénètre bien ici dans l’univers de Doiron. Un univers chargé des émotions du quotidien et oscillant entre tristesse diffuse mais jamais plombante, résignation amusée et joie de l’instant. Julie Doiron possède la voix de celles qui chantent parce qu’elles respirent et qui respirent parce qu’il faut encore chanter. Autrement dit, on est loin d’Arielle Dombasle (qui soit-dit-en passant trouverait aisément sa place sur le pénible album de Nouvelle Vague). Cet album passera sans doute inaperçu, noyé dans la masse des groupes annoncés comme révélation de cette rentrée, soyez-donc parmi les plus avisés des mélomanes indie et procurez-vous au plus vite ce disque. Ou continuez à penser que le Canada ne peut enfanter que des Natasha Saint-Pier…




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