Que diriez-vous de recevoir une caresse ? Alors que le MMA semble être le sport de l’époque (c’est dire l’état de celle-ci.) je vous invite à enlever vos chaussures, de détacher vos cheveux (pour ceux qui en ont) de vous mettre face à la ligne d’horizon la plus lointaine et d’avancer dans un univers qui verrait les animaux sous l’eau côtoyer ceux de l’air sans que cela n’ait nécessité l’absorption d’une substance. Là, vous pourrez rejoindre Kokopeli (joli mot venant d’un personnage mythique souvent représenté comme un joueur de flûte bossu, issu des anciennes croyances amérindiennes, mais surtout connu par votre serviteur comme une association qui sauve ou ressuscite des fruits et légumes en défiant les lois de la bureaucratie européenne, mais là n’est pas le propos, parlons plutôt poésie). Kokopeli, ce sont deux cousines. Julie à la basse/contrebasse et au chant, et Carla au chant, à la guitare et au n’goni, cousines qui fondèrent ce duo de la façon la plus tendre qu’il soit (surtout dans une famille de musiciens) afin d’impressionner mamie Claude.

Logiquement intitulé Familly Affair, ce premier EP des deux cousines est une bouffée de fraîcheur, la même que j’ai pu ressentir quand il y a plus de 10 ans, je recevais le Brother EP (tiens tiens, encore une histoire de famille) de François and the Atlas Mountains chez Lejos Discos (même si le duo site plus volontiers Ibeyi,The Do, Alice Phoebe Lou ou encore Warpaint). Même dose de naïveté solaire, même recherche de l’instant beau, quitte à sombrer dans une forme de mélancolie prenante (Mama), même ouverture vers des sonorités d’Afrique de l’Ouest (Mania qui lorgne vers la globe trotteuse Jain). Joueuses et langoureuses en combinant des voix au diapason l’une de l’autre, elles signent l’ep qui faut pour tenter de supporter l’automne saisonnier et celui quasi-interminable des affres planétaires. On ne refuse pas une caresse.