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Le premier EP éponyme d’Eugénie Leber alias Concordski avait à l’automne dernier enflammé nos oreilles, en partie grâce à un Intercité particulièrement addictif, que l’on espérait entendre sur les radios de la terre entière. Le label caennais WeWant2Record est sur la même longueur d’ondes que nous et propose en ce printemps décousu une sortie vinyle, agrémentée de trois remixes, produits par Eric Dupont Moroder (clin d’œil à un énième ministre magouilleur ?), Jay Shah B (Discopunk is Dead) et Gousso & Becket.

C’est l’occasion de se replonger dans les chansons addictives d’une Eugénie à la fois incisive, minimaliste et mélancolique. Même si le temps a passé et brûlé sur son passage un maximum d’espoirs et de futurs inaccomplis, la pertinence des compositions de Concordski n’a pas bougé d’un millimètre : sens du détail, de la concision, de la mélodie, new wave robotique animée par un cœur qui bat fort, gimmicks électro, tout y est, on tape du pied, on remue la tête, on est à côté de la plaque, mais on n’est pas seul, le frisson est toujours là, et on réalise à quel point Cardigan déchire, aussi bien musicalement qu’au niveau du sujet abordé.

J’ai proféré des insultes en allemand

Tu vois bien à quel point c’est délirant

Je te hais et c’est tellement marrant

J’ai la nausée, une fois par an

Concordski évoque un pull perdu au fond de son tiroir sur lequel elle retombe une fois par an, et qui lui rappelle de bien mauvais souvenirs : on a tous vécu ça, les objets qui évoquent un autre honni – si la forme est accessible, new wave acidulée ascendant synthpop, le fond est profond et universel, c’est la très grande force d’une artiste en pleine possession de ses moyens. Les remixes mettent en exergue ce contraste assumé : el famoso Eric Dupont Moroder (Sérieux ? Aucun lien avec un génial ministre aux poches pleines de cactus éthiques ?) invoque Etienne Daho et Stereolab sur Apollo, tandis que Jay Shah B groovise de sa voix blanche et de ses beats syncopés un HMS Scarborough planant et réverbéré à foison, et que Gousso & Becket transforment Intercité en flash technoïde 90s. Allez, le super très très super EP initial + trois remixes pertinents, ça fait envie, non ?




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