En 2000, la sortie de « Tides », deuxième album de l’allemand Uwe Zahn alias Arovane, à l’époque publié par City Centre Offices, avec ses arrangements baroques de clavecin et les guitares planantes de Christian Kleine, n’était pas passée inaperçue : Pitchfork lui attribua la note de 8,8/10 et, en 2017, Simon Reynolds (pas n’importe qui, le gars) place « Tides » au 44ème rang du classement des meilleurs disques d’intelligent dance music (IDM). Pour l’anecdote, le trio de tête se compose d’Aphex Twin, Boards of Canada – avec qui Arovane partage le goût des grands espaces - et Autechre ; il y a du beau monde au balcon.
Après avoir réédité le premier album d’Arovane (« Atol Scrap »), le label berlinois Keplar s’attaque à « Tides » : au programme, re-mastérisation des neuf morceaux et nouvel artwork, pour remettre en lumière une musique qui n’a pas pris une ride. A titre personnel, l’IDM m’ennuie à mourir, c’est de la tambouille d’informaticien accroc à la fumette, mais il y a dans « Tides » quelques fulgurances DJ Shadowiennes qui permettent de comprendre pourquoi, au tournant du 21ème siècle, Arovane a tutoyé les sommets.