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C’est une drôle d’idée que de compiler ces deux premiers albums pour n’en faire qu’un, fusionnant la substantifique moelle d’un duo composé d’une activiste musicale connue pour différents projets et du producteur, patron de label et musicien le plus productif, faisant passer la production de Clint Eastwood pour celle d’un dilettante adepte de l’oisiveté perpétuelle.

Comme une manière de replacer le duo sur une carte de France de ce style de musique, qui irait des albums séminaux de Jacno à la chaude froideur du duo Del Cielo (groupe au culte obligatoire), cette compilation est une profusion de titres imparables musicalement et déviant dans les textes. Vertigineusement sinueuse et dirigée vers un modernisme ancien, la musique de Ray Borneo emballe des textes où la fraîche sensualité est disséquée avec une lame de rasoir froide et aiguisée. Sous des airs régressifs (Au Milieu d’Eux) l’album dégage une fragilité disloquée sous un acide doux, mais fortement abrasif.

Dans notre panthéon, nous laisserons une place certaine à Vestale Vestale et Ray Borneo, sucre corrosif que Petrol Chips nous propose en nous rendant dépendants. C’est beau d’entendre de la musique s’enfuir.