La langue est riche, les mots aussi petits soient-ils, donnent à ses combinaisons que nous nommons phrases un sens autre. Lisez, quelle difference feriez-vous de la phrase « jouer de la guitare » et « jouer avec la guitare ». La nuance va vous parraitre aussi mince que le pourcentage d’un parti démocratique en Russie, et pourtant. L’inéfable Joe Satriani joue de la guitare, faisant sortir de cet instrument à corde autant de sons que les charters français font leur boulot sous l’égide de l’Elysée. Il joue donc de la guitare, mais aussi avec nos nerfs car supporter une chanson de Satriani est du domaine du supplice guatanamesque. Richard Youngs lui joue avec sa guitare. Avec les arpéges qu’il enregistre il en fait des boucles entêtantes ou carrément obsédantes (something like air) faisant de même avec sa voix. Si l’on pense aux performances de Dominique A ou de Joseph Arthur, c’est surtout David Grubbs ou encore les psychiatres d’Animal Collective qui viennent à l’ésprit. Autumn reponse donne dans le questionnement, savoir jusqu’à quelle limite pouvons-nous supporter le même son sans que la tête finisse par nous tourner. La boucle est bouclée…. Toujours la langue.