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Jules Verne l’avait imaginé, Ola Kvernberg le traduit en musique. Comment mettre en son le plus fidèlement possible la dimension poétique d’un voyage dans l’antre de notre mère la terre, probablement comme le fait le génie Norvégiens, sachant s’accompagner et surtout en balisant son chemin de références aussi diverses que Gustav Mahler, Fela Kuti, John Williams, Luke Vibert, Kraftwerk, Caetano Veloso, yMusic, Billie Eilish et Squarepusher. Fort de ses travaux autour du cinéma, Ola Kvernberg élabore un jazz imaginatif et suggestif, relayant des stations par des longues plages. Celles-ci sont scrutées dans les moindre détail, avec une gourmandise qui confine presque à la maniaquerie, si elle n’était pas mise au service d’un musicien sans cesse dans le mouvement, et dans la recherche, troquant pour cet album son violon par une boîte à rythmes et un synthé basse synthétique. Ne supportant pas le bégaiement, il entraîne ses collaborateurs dans une quête d’une forme d’absolue, qu’il sait d’avance inaccessible, mais qu’il poursuivra à corps perdu, juste qu’au centre de cette si belle planète. C’est une fantasmagorie, une forme d’allégeance perpétuelle à ce qui semble être la mère nourricière de sa vie, la musique. Une œuvre qui transcende et en cette période de l’enfermement et de la peur panique est une bouffée d’air frais et vivifiante que l’on ne croise plus guère. Plongée extatique au centre d’un cerveau sans sommeil, celui d’Ola Kvernberg. Enivrant.




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