Ne laissez surtout pas tata Josiane approcher de votre discothèque si celle-ci compte dans ses rangs la nouvelle livraison de Tabatha Crash, « Twist ». Tata, qui sera dans les premières à se faire vacciner (testeuse masquée) contre le méchant virus du chien à écailles, prendra le disque entre ses mains, car cela lui rappellera Tobi le chien qu’elle avait acheté à la mort de tonton et qui avait une langue qu’elle appréciait beaucoup en cette période de sécheresse morale (et pas que) et que le nom du disque lui chatouillera la prothèse de hanche qu’elle risquerait de se déboîter en entamant la danse du même nom. Une fois le choc visuel, il sera à craindre un choc auditif, car même si tata n’a plus d’appareils auditif, car les ondes de la tour de contrôle de l’aérodrome jouxtant son village lui faisaient des interférences, elle entend suffisamment pour faire tomber les dernières parties de son corps ne subissant pas encore les lois de l’attraction terrestre. « Twist », comme on dit chez les bûcherons basques, « ça envoie du bois », alors que dans les chenils, on parlera plus d’envoyer du pâté. Les six titres emballés avec des mains puissantes et des bras besogneux donc musclés (comme dirait tata) sont à la fois des rouleaux compresseur anéantissants tout sur leurs passages (surtout, le silence, le mot n’est pas dans le vocabulaire du trio) mais aussi, et c’est là la ligne de démarcation à tracer entre le trio et des bucherons canadiens, c’est que Tabatha Crash n’oublie pas que sous son mur du son et posé avec une délicatesse une ligne que nous pouvons suivre sans effort de concentration, mais qui pourrait être aussi un guide absolu en nous extirpant de la « rage ». Mais ce serait comme manger la tarte de tata sans les bordures qui cassent les dents, mais qui font le charme de ses tartes. À l’instar de Fugazi ou du Sonic Youth pop, Tabatha Crash n’est pas là pour jouer avec la demie mesure, affrontant l’adversité la face en avant, faisant voler le voile de la pudeur, l’accrochant à un mât bien armé qui en prenant le vent les fera décoller. « Twist » est une décharge de 10 000 volts, une électrification de la tension actuelle. Même tata Josiane va aimer.